La banque panafricaine Oragroup a annoncé vendredi avoir obtenu le feu vert du régulateur du marché boursier ivoirien pour s’introduire en bourse. La banque va en effet introduire 20% de son capital sur le marché financier.
Il s’agit là de la plus importante opération à la Bourse d’Abidjan depuis sa création en 1998, selon les observateurs. Oragroup compte lever 56,92 milliards de francs CFA (86 millions d’euros), en émettant plus de 6 millions d’actions nouvelles, par augmentation de capital, et en cédant plus de 7,7 millions d’actions existantes sur le marché secondaire, au prix de 4.100 francs CFA (6,25 euros) l’unité.
La souscription aura lieu du 29 octobre au 16 novembre, pour une cotation des titres à la Bourse régionale des valeurs mobilières en février 2019. A l’issue de l’opération, les actionnaires actuels du groupe conserveront 80% du capital, dont l’investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP), qui restera l’actionnaire de référence avec plus de 50% des parts.
Financer la croissance du groupe
« Cette augmentation de capital vise à donner les moyens à Oragroup de poursuivre sa croissance », a affirmé à l’AFP Vincent Le Guennou, président du conseil d’administration d’Oragroup et co-dirigeant d’Emerging Capital Partners.
« Le groupe a connu une forte croissance ces dix dernières années, le bilan a été multiplié par sept et, pour poursuivre cette trajectoire, il nous semblait complètement logique de faire appel au marché », a-t-il précisé.
Il s’agit aussi « d’accroître la notoriété du groupe auprès de la communauté financière et du grand public et de renforcer les fonds propres de certaines filiales », selon Binta Touré Ndoye, directrice générale d’Oragroup.
Présent dans 12 pays d’Afrique de l’ouest et centrale, Oragroup revendique 139 agences bancaires et 1.811 collaborateurs pour 430.000 clients, particuliers, entreprises et institutionnels. Fin 2017, le groupe affichait un produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires) en hausse de 33% sur un an à 108 milliards de francs CFA (164 millions d’euros) et un bénéfice net en progression de 45% à 21,97 milliards de francs CFA (33 millions d’euros). Le groupe table sur une croissance moyenne de 18,3% de son PNB entre 2017 et 2022 et prévoit une augmentation de 5% des dividendes versés aux actionnaires dans la période.