Pour tenter de rétablir la situation « catastrophique » de ses finances publiques qui impacte son économie, le Zimbabwe va supprimer des emplois dans ses services publics. Le dégraissage annoncé vendredi visera en priorité les agents proches de l’âge de la retraite et « ceux qui ne sont pas affectés aux bons postes ».
L’annonce de ce dégraissage a été faite vendredi par le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube, en présentant à la presse son programme de rétablissement des comptes publics du pays sur deux ans.
« Ce n’est pas une décision facile pour le gouvernement (…), c’est douloureux, c’est sensible et ça peut être un processus traumatisant mais c’est nécessaire », a-t-il déclaré sans préciser le nombre de postes qui allaient être supprimés, écrit l’AFP.
Selon le ministre zimbabwéen des Finances, le dégraissage annoncé vendredi visera en priorité les agents proches de l’âge de la retraite et ceux qui ne sont pas affectés aux bons postes. Il a estimé à 300.000 le nombre d’emplois publics au Zimbabwe.
Il a ajouté que, faute d’une réduction rapide de la masse salariale, le déficit du pays pourrait déraper pour atteindre jusqu’à 2,7 milliards de dollars à la fin de cette année.
Le chômage touche plus de 90% de la population active
L’économie zimbabwéenne est sortie exsangue des 37 ans du règne autoritaire de Robert Mugabe, contraint il y a près d’un an à la démission par l’armée et le parti au pouvoir. Mthuli Ncube a pris le portefeuille des Finances au sein du nouveau gouvernement nommé par le président Emmerson Mnangagwa dans la foulée de sa victoire aux élections du 31 juillet. Le chômage y frappe plus de 90% de la population active et l’État peine régulièrement à payer ses fonctionnaires faute de liquidités.
Longtemps un cacique de l’ancien régime, M. Mnangagwa a promis de combattre la corruption et de relancer l’économie du pays, notamment en y faisant revenir les investisseurs étrangers qui l’avaient déserté sous l’ère Mugabe.
L’Agence française de développement (AFD) doit ainsi signer vendredi soir un accord pour un financement de 500.000 euros au gouvernement zimbabwéen, qui marque la reprise de ses liens avec Harare après seize ans d’interruption.