Des responsables de l’opposition, dont quatre candidats, ont mobilisé samedi des milliers de personnes lors d’un rassemblement dans le centre de Kinshasa. Une manifestation qui intervient à moins de trois mois de la présidentielle du 23 décembre en République démocratique du Congo.
Le président-candidat du parti historique d’opposition UDPS, Félix Tshisekedi, avec deux autres candidats, Vital Kamerhe et Martin Fayulu, et le soutien à distance de Jean-Pierre Bemba et des partisans de Moïse Katumbi, les opposants ont voulu « mettre en garde le pouvoir du président Joseph Kabila contre des élections qui favoriseraient outrageusement le candidat de la majorité », a commenté l’AFP.
« Le meeting d’aujourd’hui consiste à protester contre la parodie électorale qui se prépare. Nous allons rejeter la machine à voter que nous appelons machine à tricher », a déclaré M. Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale dont le bâtiment se trouve non loin du lieu du meeting face au stade des Martyrs sur le boulevard Triomphal.
Les opposants refusent la « machine à voter », une machine à choisir les candidats et à imprimer les bulletins de vote. Ils contestent aussi la validité du fichier électoral en raison de millions d’inscrits sans empreintes digitales.
Vers un candidat unique de l’opposition ?
L’enjeu de ce rassemblement est de “démontrer l’unité de l’opposition dans la perspective de la désignation d’un candidat commun“, a déclaré pour sa part à l’AFP l’ancien Premier ministre passé à l’opposition Adolphe Muzito, dont la propre candidature a été invalidée.
« Le candidat unique de l’opposition, oui, mais ce n’est pas aujourd’hui. Chaque chose en son temps. Aujourd’hui, il faut d’abord que le peuple comprenne que nous ne pouvons pas aller à l’abattoir, là où Kabila veut nous amener. Pas de machines à voter, pas de millions d’électeurs fictifs », a insisté Martin Fayulu.
L’ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba, dont la candidature a également été invalidée, a salué dans un message téléphonique ses « frères » Tshisekedi, Kamerhe et Fayulu.
La présidentielle en RDC est prévue le 23 décembre. Le président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdisait de briguer un nouveau mandat, a désigné son ancien ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, comme son dauphin.