Le président Ibrahim Boubacar Keïta a réclamé des moyens financiers pour agir et accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali. Une réunion sur la sécurité au Sahel et sur le Mali a eu lieu mercredi en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.
Malgré l’accord conclu en 2015 entre Bamako et l’ex-rébellion à dominante touareg, les violences terroristes se sont étendues du nord vers le centre et le sud du Mali, ainsi que vers le Burkina Faso et le Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits ethniques.
Pour Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, « les Maliens doivent maintenant œuvrer sans délai à l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix ». « J’exhorte les autorités maliennes et les autres acteurs concernés à accélérer la cadence », a également souligné le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat.
« Sur le processus de paix, nous ne pouvons pas nous contenter de répéter les mêmes messages année après année », a martelé la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini. L’UE est un des principaux contributeurs financiers à la force conjointe du G5 Sahel contre le terrorisme et à la formation des forces armées maliennes.
Le président malien a promis de « travailler sans relâche à la mise en œuvre diligente et inclusive » de l’accord mais a aussi appelé les partenaires du Sahel à « honorer leurs engagements » financiers.
« La volonté politique seule ne suffit pas (…) Il faut aussi les moyens techniques et financiers adéquats », pour le G5 Sahel notamment, a-t-il martelé à la tribune des Nations Unies.
Le G5 Sahel, qui doit compter 5.000 hommes à terme, a été lancé par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour lutter contre les groupes terroristes qui essaiment dans le Sahel. Mais les 414 millions d’euros promis lors d’une conférence internationale des donateurs le 23 février tardent à se matérialiser.
« Nous invitons nos partenaires qui ont fait des annonces de contributions financières (..) à honorer leurs engagements en faveur de la force conjointe », a insisté M. Keïta.
Le président malien a aussi plaidé pour le placement de cette force sous un mandat de l’ONU, « assorti d’un financement adéquat, pérenne et prévisible », ce à quoi s’opposent les États-Unis, premiers contributeurs de l’organisation.
L’ONU finance déjà au Mali sa force de Casques bleus Minusma, qui mobilise 15.000 personnes, dont 12.000 militaires. Ces troupes sont régulièrement la cible d’attaques meurtrières des groupes terroristes, tout comme la force française Barkhane et les forces armées maliennes.