Le retrait d’un sondage sur les intentions de vote des électeurs en vue du scrutin présidentiel de la fin de l’année fait polémique à Madagascar. Le gouvernement malgache a obtenu cette décision au nom de la protection de « l’ordre public ».
Les sondages d’opinion en périodes électorales ne semblent pas très appréciés par le gouvernement malgache. Ce dernier a en effet obtenu mercredi le retrait de la publication d’une enquête sur les intentions de vote des électeurs pour le scrutin des 7 novembre et 19 décembre.
Commandité par la fondation allemande Friedrich Ebert (FES), l’enquête d’opinion devait paraître dans l’édition du jour de la revue bimestrielle d’information et d’analyse Politika. Selon l’AFP, juste avant que les premiers exemplaires ne soient mis en vente, la publication et le sondeur ont annoncé en avoir retiré le sondage et annulé une conférence qui devait en présenter les résultats, sous la pression des autorités. Le représentant de la fondation, Marcus Schneider, a précisé à la presse que la mise en demeure lui avait été adressée par “une lettre officielle du gouvernement“.
Très rares à Madagascar, les sondages n’y sont interdits que pendant les campagnes électorales. Selon ses auteurs, l’enquête avait été réalisée par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de la population malgache – 800 personnes âgées de 18 ans et plus – et affichait une marge d’erreur de 3,5% des sondés.
Les trois ex-présidents malgaches Andry Rajoelina (2009-2014), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2013-2018) font figurent de favoris du scrutin.