La capitale éthiopienne Addis-Abeba fait face à une nouvelle vague de violence. Au moins 23 personnes ont été tuées et près de 900 autres ont été contraintes à fuir les violences, suite à des heurts intercommunautaires ayant éclaté ce weekend dans la région d’Oromo, périphérique de la capitale d’Addis-Abeba, rapporte lundi l’agence de presse officielle ENA.
Violences intercommunautaires
Selon plusieurs sources médiatiques, des groupes de manifestants ont paralysé la ville d’Addis-Abeba ce lundi. Bloquant des routes et poussant les commerces de la capitale éthiopienne à fermer, les violences entre communautés ont fait pas moins de 23 morts ce weekend en périphérie de la ville. De son côté, le chef de la police éthiopienne a indiqué que la police a tué cinq manifestants aujourd’hui, les décrivant comme « des dangereux vagabonds qui tentaient de piller des propriétés et voler des armes de la police ».
Brandissant des drapeaux protestataires et des branches d’arbre, les manifestants sont descendus dans les rues de la capitale pour protester contre des violences ayant eu lieu ce weekend à Burayu, à l’ouest d’Addis-Abeba, en région Oromo. Ils accusent des groupes de jeunes Oromo de viser d’autres groupes ethniques provenant du sud de l’Éthiopie qui se sont installés ces dernières années dans des zones autour de la capitale, en région Oromo.
Une ville multi-ethnique
Avec 4 millions d’habitants, la capitale éthiopienne est une ville multi-ethnique située au milieu de la région Oromo. Elle avait connu des manifestations anti-gouvernementales sans précédent en 2015 et qui avaient été menées en grande partie par les Oromo. « Ces protestations avaient notamment été provoquées par un projet d’extension du territoire de la capitale au détriment de la région Oromo » affirmait la presse à l’époque.
Depuis samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient accueilli à Addis-Abeba le retour en Éthiopie de dirigeants du Front de libération Oromo (OLF), un ancien groupe rebelle antigouvernemental que l’actuel gouvernement a enlevé de la liste officielle des organisations « terroristes ». Le nouveau Premier ministre a appelé de son coté les habitants à la paix, mais des conflits intercommunautaires aux enjeux le plus souvent territoriaux ont émaillé le début de son mandat, notamment des violences entre Oromo et Gedeo dans le sud du pays, qui ont déplacé près d’un million de personnes.