Ils sont finalement 36 candidats à prendre part à l’élection présidentielle du 7 novembre prochain à Madagascar. Le chiffre a été annoncé par la Haute Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays chargée de valider les candidatures. La Cour a invalidé les candidatures de 10 prétendants à la présidentielle.
Les candidatures des « poids lourds » de cette présidentielle ont bien été validées par la Haute Cour constitutionnelle. Il s’agit des anciens chefs d’État Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, ainsi que l’actuel président Hery Rajaonarimampianina.
Selon des observateurs, il s’agit là d’une « revanche » pour les trois anciens chefs d’État, car aucun d’entre eux n’avait été autorisé à se présenter à la dernière présidentielle de 2013. Pour RFI, les adversaires de l’opposition Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana avaient été interdits de prendre part à cette élection dans le cadre d’un accord de sortie de crise. La candidature de l’amiral Didier Ratsiraka avait, elle, été invalidée par la Cour électorale spéciale.
En avril, c’est bien la crainte d’une invalidation des dossiers de certains candidats qui a été à l’origine des manifestations de l’opposition. Une opposition pour qui les nouvelles lois électorales avaient pour but de disqualifier les anciens chefs d’État Rajoelina et Ravalomanana. Ces lois avaient finalement été rejetées début mai par la Haute Cour constitutionnelle.
Considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde, Madagascar réalise pourtant depuis cinq ans une croissance en hausse avec une projection à 5% à fin 2018, selon les prévisions de la Banque mondiale. Une moyenne supérieure à la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne. Mais cette croissance est loin de profiter à la majorité des Malgaches.
Dans plusieurs discours, ces dernières semaines, le chef de l’État malgache s’est félicité de la réduction du taux de pauvreté pendant son mandat, indiquant qu’il est passé de 92% à 72%. D’après la Banque mondiale, 78% des Malgaches vivaient avec moins de 2 dollars par jour il y a cinq ans, et ils sont aujourd’hui 75%. Une réduction du taux de pauvreté faible, bien inférieure aux 20% annoncés par la présidence. Par ailleurs, 90% des Malgaches vivent encore avec moins de 3 dollars par jour.