Internet est dans le collimateur du régime égyptien. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, a en effet promulgué une loi destinée à renforcer le contrôle d’Internet dans son pays.
Selon un communiqué des autorités égyptiennes, relayé par la presse internationale, le gouvernement pourra bloquer, en vertu de la nouvelle loi et par l’intermédiaire d’un juge, tout site dont le contenu constitue « une menace pour la sécurité nationale » ou pour « l’économie nationale ». Les responsables des sites Internet en question encourent désormais des peines d’emprisonnement ou des amendes.
La nouvelle loi prévoit ainsi une peine de prison d’un an et une amende de 50 000 à 100 000 livres égyptiennes (environ 2 440 à 4 885 euros) pour « toute personne qui accède délibérément ou par erreur, et sans raison valable, à un site, un compte privé ou un système informatique dont l’accès est interdit ».
Au moins deux ans d’emprisonnement et 100.000 livres égyptiennes d’amende (4.885 euros) sont également encourus par « tous ceux qui créent, dirigent ou utilisent un site ou un compte privé dans le but de commettre ou faciliter la commission de crimes punis par la loi ».
Selon les autorités, ces mesures sont nécessaires pour « durcir la lutte contre le terrorisme ». Plus de 500 sites d’informations ou d’ONG sont actuellement bloqués en Égypte, selon l’Association pour la liberté de penser et d’expression (AFTE), basée au Caire. Les défenseurs des droits de l’homme accusent le gouvernement égyptien de vouloir écraser toute dissidence politique dans le pays, avec ces mesures.
Rappelons qu’en juillet 2018, le parlement égyptien avait adopté un projet de loi autorisant l’État à surveiller les usagers des réseaux sociaux. Cette loi reste à promulguer par le chef de l’État.