Le ministère algérien de la Défense a annoncé qu’un important terroriste malien s’était rendu à Tamanrasset. Il s’agit Sultan Ould Badi, ancien membre d’AQMI (al-Qaida au Maghreb islamique) et suspecté d’être responsable de l’enlèvement d’étrangers dans la région. Selon des observateurs, un « nombre record » de terroristes s’est rendu à l’armée algérienne, depuis le début de l’année.
Sultan Ould Badi était le chef de la « katiba Salaheddine », une katiba (escouade) du groupe de l’État islamique dans le Grand Sahara. C’est cette katiba qui est suspectée d’être responsable de l’assassinat de civils dans la région de Ménaka.
La presse algérienne évoque un Sultan Ould Badi, de son vrai nom Abzou Aicha, affilié à l’AQMI puis à l’organisation terroriste DAECH, et qui serait impliqué dans le kidnapping de ressortissants suisses et canadiens dans le nord du Mali.
Selon les autorités algériennes, l’homme a rejoint les groupes terroristes en 2006. Dans le nord du Mali, il est connu comme l’un de ceux qui lient AQMI et le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) au trafic de drogue.
Redditions en série
95 terroristes se sont rendus à l’armée algérienne, depuis décembre 2017, selon RFI. Un nombre record. Et ce pour plusieurs raisons, d’après les observateurs. Il y a d’abord la pression des opérations militaires, notamment « Barkhane » (opération menée au Sahel et au Sahara par l’armée française, qui vise à lutter contre les groupes armés terroristes dans toute la région du Sahel).
L’Algérie est ensuite le seul pays de la région à avoir un mécanisme de prise en charge de ces terroristes, via la charte de réconciliation nationale. Un accord passé en juillet 2017 entre Alger, Bamako et Paris aurait aussi contribué à accentuer la reddition des terroristes. Cet accord, signé il y a un an, permettrait à ceux qui veulent se rendre, de ne pas être tués dans des frappes de l’opération Barkhane. La signature de cet accord a aussi un objectif, celui de collecter des renseignements pour aboutir à l’arrestation ou à la reddition des chefs de groupes, comme Sultan Ould Badi.