Le président Recep Tayyip Erdogan entame son deuxième mandat à la tête de la Turquie en faisant face à une grave crise économique. Provoquée par « une guerre économique » contre le pays, menée par les États-Unis et l’Union Européenne depuis plusieurs mois, cette crise ne semble pas ébranlé l’artisan du boom économique de la Turquie durant les 15 dernières années résiste.
La livre turque perd de sa valeur depuis plusieurs semaines. Une situation qui risque de plonger l’économie turque dans l’incertitude. Dénonçant l’ingérence d’un « lobby des taux d’intérêt » dans cette crise, le président turc, fraichement élu, Recep Tayyip Erdogan, ne se laisse pas faire. « S’ils ont des dollars, nous, nous avons notre peuple, nous avons le droit et nous avons Allah ! », avait-il déclaré dans un discours dans la nuit de jeudi à vendredi.
Acharnement contre le président
Très populaire dans son pays et dans l’ensemble du monde musulman, le président Turc, Recep Erdogan ne fait pas l’unanimité auprès de ses homologues occidentaux. Sa popularité semble même déranger au niveau des pays européens et en Amérique. Une situation qui s’est rapidement traduite par des perturbations au niveau des relations diplomatiques et économiques avec certains pays.
Dans un Tweet publié sur sa page officielle, le président américain, Donald Trump, a annoncé sur la hausse des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium turcs, désormais de 50% et 20% respectivement, notant que les relations entre les États-Unis et la Turquie, alliés au sein de l’Otan, n’étaient « pas bonnes en ce moment ».
La décision américaine, ignorant les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) selon le ministère turc des Affaires étrangères, risque d’affecter les relations entre les deux pays. Dans un communiqué publié récemment, le ministre avait souligné que « comme toutes les mesures prises contre la Turquie, elles trouveront leur réponse ».
Appel à la lutte nationale
Les mesures prises contre la Turquie risquent de plonger le pays dans une incertitude économique sans précédent. Dans la journée du vendredi, la livre turque avait fait une chute brutale alimentée par l’intensification de la crise entre Ankara et Washington. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan s’est montré confiant. Affirmant qu’il sortirait vainqueur de cette « guerre économique », le responsable s’exprimait avant que la monnaie locale ne n’enregistre une baisse vertigineuse jusqu’à des plus bas historiques.
Face à cette déroute, le président, qui fait face à l’un de ses plus difficiles défis économiques depuis son arrivée au pouvoir en 2003, a appelé ses concitoyens à la « lutte nationale » en échangeant leurs devises étrangères pour soutenir leur monnaie. « Si vous avez des dollars, des euros ou de l’or sous votre oreiller, allez dans les banques pour les échanger contre des livres turques. C’est une lutte nationale », a-t-il lancé dans un discours à Bayburt (nord-est).