L’accélération du phénomène du retour des exilés au bercail est la preuve indubitable que la réconciliation nationale se consolide en Côte d’Ivoire.
Les exilés de retour
Avant-hier ce sont plusieurs dizaines de citoyens ivoiriens réfugiés en Guinée-Conakry qui ont été rapatriés par avion. Hier ce sont des personnalités de premier plan du régime Gbagbo qui ont regagné Abidjan en provenance du Ghana. Il s’agit de Kadet Bertin, ancien ministre de la Défense, Kacou Brou, leader estudiantin de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’ivoire (FESCI) pendant la crise, et Franck Sibayi, ancien garde du corps du président Gbagbo.
Dans leurs déclarations respectives à leur arrivée à l’aéroport, ils ont appelé à la réconciliation nationale, au pardon et au débat démocratique dans l’acceptation des divergences.
Ces personnalités pro-Gbagbo pures et dures mettent ainsi fin à cinq ans d’exil et confirment par leur décision de retour que le pouvoir en place joue le jeu de l’ouverture et des retrouvailles citoyennes.
Le défi de la paix sociale
Réélu à un deuxième mandat de cinq ans, le président Alassane Ouattara dont l’action politique est couronnée de succès avec une croissance économique de 10 % – un record – a conscience que la solution du défi sécuritaire passe aussi par la paix sociale.
Tous les Ivoiriens doivent faire bloc et combattre les terroristes qui cherchent à déstabiliser leur pays et ruiner ses progrès économiques spectaculaires.
Même minoritaires, les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo représentent une force politique non négligeable et avec qui il est impératif de compter.
Il y a surtout qu’un pays ne peut vivre perpétuellement dans la confrontation sociale et politique – qui épouse ici des contours ethniques – sans mettre en péril ses institutions et son système démocratiques.
Le retour des réfugiés est une tâche urgente d’une importance capitale car non seulement elle renforce la cohésion sociale, mais elle soulage aussi les pays d’accueil presque tous beaucoup moins bien lotis économiquement que la Côte d’Ivoire. D’où la dimension géopolitique régionale dont il faut tenir compte dans l’appréciation de ce phénomène positif qui mérite d’être encouragé.