L’ancien président de la transition Andry Rajoelina est, depuis le 1er août, officiellement candidat à l’élection présidentielle malgache. Selon des sources informées, sa candidature est à compter parmi une quarantaine d’autres déposés par d’autres candidats qui se sont déclarés à valeur aujourd’hui pour les élections présidentielles du Madagascar, attendus pour le 7 novembre prochain.
La « révolution orange »
Andry Rajoelina sort pourtant du lot. Plébiscité par les médias internationaux, il multiplie les sorties médiatiques auprès de titres de la presse internationale. L’ancien maire d’Antananarivo, qui fut président de la transition de 2009 à 2013, s’efforce de démontrer qu’il a « changé ». Il entend bien succéder à l’actuel chef de l’État, Hery Rajaonarimampianina, qui fut son ministre des finances avant de s’émanciper de sa tutelle.
L’ancien chef de file de la « révolution orange » l’assure : il n’est plus le même qu’en 2009. « Je n’étais pas prêt en 2009. Mais le Andry Rajoelina de 2018, ce n’est pas le Andry Rajoelina de 2009, Mesdames et Messieurs. J’ai surmonté des épreuves. J’ai changé. Je me suis préparé et je suis prêt maintenant ! », avait-il déclaré au journal français Le Monde. Sa première mesure s’il est élu : supprimer le Sénat, trop coûteux selon lui. Et réinvestir dans la création d’universités.
Andry Rajoelina est devenu chef de l’État à seulement 34 ans en 2009, après que l’ancien président Marc Ravalomanana a été contraint à la démission par l’armée. Une situation que de nombreux observateurs avaient qualifiée de coup d’État.
Une croissance qui ne permet pas de réduire la pauvreté
Considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde, Madagascar réalise pourtant depuis cinq ans une croissance en hausse avec une projection à 5% à fin 2018, selon les prévisions de la Banque mondiale. Une moyenne supérieure à la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne. Mais cette croissance est loin de profiter à la majorité des Malgaches.
« Même si la croissance est importante, elle doit être inclusive pour avoir un impact sur la réduction de la pauvreté », avait déclaré le 31 juillet dernier la représentante de la Banque mondiale à Madagascar, Coralie Gervers.
Dans plusieurs discours, ces dernières semaines, le chef de l’État malgache s’est félicité de la réduction du taux de pauvreté pendant son mandat, indiquant qu’il est passé de 92% à 72%. D’après la Banque mondiale, 78% des Malgaches vivaient avec moins de 2 dollars par jour il y a cinq ans, et ils sont aujourd’hui 75%. Une réduction du taux de pauvreté faible, bien inférieure aux 20% annoncés par la présidence. Par ailleurs, 90% des Malgaches vivent encore avec moins de 3 dollars par jour.