Les trois candidats Soumaila Cissé, Aliou Diallo et Cheikh Modibo Diarra, arrivés respectivement second, troisième et quatrième derrière le président sortant IBK, ont déposé des recours pour contester les résultats officiels provisoires.
Les autorités judiciaires compétentes vont trancher d’ici mercredi, date prévue pour l’annonce des résultats définitifs. Une course contre la montre est ainsi engagée car le second tour est fixé au 12 août.
Les recours introduits brouillent encore un peu plus le jeu politique car ils retardent les négociations pour les ralliements pour le second tour. Il serait très surprenant que les résultats provisoires soient totalement remis en cause et que l’ordre d’arrivée des candidats soit remis en cause. Mais on se sait jamais.
Pour le moment cependant les « faiseurs de roi » à savoir Aliou Diallo et Cheikh Modibo Diarra semblent jouer la montre. Même si le premier penche vers un soutien à l’opposant Cissé et le deuxième vers un ralliement au camp présidentiel.
Si Diarra fait un tel choix, sa coalition va connaître des remous car son principal soutien, l’ex-premier ministre Moussa Mara est vent debout contre IBK (dont il a été le premier ministre). Toutefois, il s’est déjà prononcé pour affirmer que c’est Diarra qui décidera personnellement.
En attendant que les recours soient examinés, les tractations vont bon train dans les coulisses. La seule femme candidate, arrivée 24ème sur 24 a déjà appelé à voter IBK. Au vu de son score, Mme Ndiaye ne pèse pas lourd ; mais c’est peut-être un symbole qui fait échec « au tous contre IBK ».
Cette première brèche pourrait en ouvrir d’autres car le réalisme politique et, sans doute les promesses de poste et/ou d’autre chose pourraient faire basculer certains candidats éliminés.
Pour Soumaila Cissé la démonstration est faite que la majorité du pays a voté contre IBK au premier tour et que si, cette majorité (de près de 60%) se regroupe, l’alternance sera réalisée. L’analyse est simple, reste l’équation politique à résoudre pour unifier une opposition hétéroclite.
L’exemple du Sénégal des années 2000 et 2012 où, à chaque fois, le président sortant a été battu, est certes édifiant. Mais pourrait-il s’appliquer au Mali ?
En 2013, IBK avait gagné au deuxième tour contre Soumaila Cissé. Mais il n’était pas président sortant. En vérité la balle est dans le camp du challenger Cissé qui doit convaincre les autres opposants. Il faut craindre que le temps soit trop court.
Pourtant, si vraiment les populations veulent l’alternance personne ne pourrait l’empêcher.