À l’issue du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest à Lomé, mardi dernier, plusieurs recommandations ont été formulées concernant la crise togolaise. Elles portent sur les diverses réformes constitutionnelles réclamées par la coalition de l’opposition et la tenue des élections législatives que les dirigeants africains fixent au 20 décembre 2018.
Mardi dernier, toutes les attentions au Togo étaient tournées vers le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Les Togolais attendaient le verdict de l’organisation sous-régionale par rapport à la crise sociopolitique que connaît le pays depuis plus de dix mois.
Dans un communiqué final sanctionnant les travaux du Sommet, la CEDEAO a donné sa position, appelant les acteurs de la crise à engager les réformes au Parlement et à organiser des élections législatives le 20 décembre 2018.
Si la coalition de l’opposition togolaise espérait que la CEDEAO se prononce ouvertement sur un prochain mandat du chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, cela n’a pas été le cas, ce mardi.
La Conférence des chefs d’État et de gouvernements invite le gouvernement et les acteurs politiques à œuvrer en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles en prenant en compte entre autres, les points suivants : le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la République, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiel. La recomposition de la Cour constitutionnelle pour notamment revoir sa composition et limiter le nombre de mandats de ses membres, le renforcement du système électoral, indique le communiqué final.
Pour ce faire, les dirigeants ouest-africains ont recommandé que ces réformes soient adoptées par voie parlementaire afin d’accélérer le processus de leur mise en œuvre.
Il est à noter que la CEDEAO a également appelé les autorités togolaises à poursuivre, pendant que les réformes s’opèrent, les mesures de confiance et d’apaisement en accélérant les procédures judiciaires concernant les personnes arrêtées lors des manifestations entamées depuis le 19 août 2017 et dont la coalition a fait l’une de ses revendications les plus importantes.
Les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sont allés plus loin dans leurs recommandations en fixant une date pour les législatives au Togo. Alors qu’un grand retard est déjà pris dans le processus, les dirigeants ouest-africains ont décidé qu’elles se tiennent le 20 décembre prochain.
« La conférence des chefs d’État exhorte le gouvernement à procéder à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l’organisation, le 20 décembre 2018, des élections législatives », énonce le communiqué final du sommet.
À ce propos justement, la Conférence a salué les dispositions envisagées par les autorités togolaises pour préparer et organiser ces élections de manière transparente, crédible et inclusive, à travers notamment, l’accélération et la finalisation du recensement électoral pour établir des listes électorales, la possibilité pour les Togolais vivant à l’étranger de voter dans leurs lieux de résidence lors des élections nationales et le déploiement des observateurs électoraux, indique-t-on.
Pour suivre à la mise en œuvre de ses décisions sur les réformes les élections, la CEDEAO a par ailleurs institué un comité de suivi qui sera composé des représentants des facilitateurs que sont les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé, les représentants de la majorité au pouvoir, et ceux de la coalition des quatorze partis de l’opposition, mais aussi ceux de la Commission de la CEDEAO.