Une foule a accueilli l’ex-chef de guerre congolais, venu déposer sa candidature à la présidentielle après son acquittement en appel par la CPI.
L’opposant congolais est revenu en République démocratique du Congo, mercredi 1er août. Il a jusqu’au 8 août pour déposer sa candidature pour l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain.
Après onze ans d’absence, le retour de Jean-Pierre Bemba est vivement attendu par une partie du pays qui ne l’a pas oublié.
L’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, a fait son grand retour, mercredi 1er août, en République démocratique du Congo. Dans son sillage, l’opposant Moise Katumbi devrait revenir lui aussi, vendredi 3 août. En ligne de mire, l’élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018.
Initialement, Jean-Pierre Bemba devait se rendre dans son fief, Gemena, avant de s’envoler pour Kinshasa. Une escale reportée car l’avion de Jean-Pierre Bemba, en provenance de Bruxelles, n’a pas reçu l’autorisation d’atterrir directement dans cette ville située au nord de la RDC. Mais l’opposant congolais n’en est pas à son premier imprévu.
Âgé de 55 ans, le chef du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) revient de loin. Condamné à 18 ans de prison pour crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), il a été acquitté en juin 2018 et remis en liberté provisoire et conditionnelle. En mars 2017, il a été condamné dans une affaire annexe pour subornation de témoins. La justice internationale n’a pas fixé de date pour le verdict.
L’incarcération de Jean-Pierre Bemba à La Haye n’a pas entaché son image. Au contraire. Dans certains pays d’Afrique, la CPI est souvent perçue comme une justice au service des Blancs. « L’image des Européens est très dégradée en RD-Congo », explique le chercheur Gérard Prunier. Une aubaine pour l’opposant congolais.
Ex-proche du président Kabila passé à l’opposition en 2015, Moise Katumbi a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière. Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires.
Pas de concurrent, des soutiens fidèles, voilà les armes de Jean-Pierre Bemba. Le Mouvement de libération congolais lui est resté dévoué notamment grâce à la secrétaire générale du parti Ève Bazaïba Masudi.
Si sa candidature est acceptée, Jean-Pierre Bemba devrait affronter le futur dauphin de l’actuel président congolais Joseph Kabila. Au pouvoir depuis 2001, il n’a pas le droit de briguer un troisième mandat, mais « il va essayer de se trouver un Medvedev congolais », explique Gérard Prunier, en prenant l’exemple de la situation politique russe. Si le scrutin présidentiel n’est pas à l’abri d’éventuelles fraudes, Jean Pierre Bemba reste une menace pour le président congolais.