Jean-Pierre Bemba est bien arrivé dans la capitale congolaise à bord d’un jet privé. Il a été accueilli par ses proches et les responsables de son parti.
Les forces de l’ordre ont fait avorter l’accueil populaire que ses partisans voulaient lui réserver. Mais l’essentiel est fait : il est de retour dans son pays après 11 ans d’absence et il a jusqu’au 8 août pour déposer sa candidature pour les élections présidentielles du 2 décembre.
Le curieux est que le régime Kabila cherche encore à lui créer des problèmes après lui avoir délivré un passeport diplomatique et autorisé son avion à rallier Kinshasa. Bemba avait annoncé clairement qu’il avait l’intention de se présenter aux élections présidentielles et que donc le régime en place savait parfaitement à quoi s’attendre. Kabila n’ignore pas, non plus, que si les choses se sont accélérées pour Bemba ; il y a certainement la main des occidentaux derrière.
L’acquittement qui a surpris tout le monde et l’autorisation de le laisser s’installer à Bruxelles et, finalement de retourner chez lui (alors qu’une deuxième affaire au niveau de la CPI le concernant n’est toujours pas réglée définitivement) suscitent bien des interrogations.
Maintenant qu’il est sur place, on va voir ce que Kabila va faire. Entendra-t-il la voix de la raison et passer la main ? Va-t-il s’obstiner en se représentant ou en choisissant un candidat à sa main ? Ses partisans vont-ils continuer à se braquer contre Bemba, au risque de le voir, une fois élu, se retourner contre eux ?
À l’évidence l’arrivée de Bemba sur la scène ne clarifie pas encore la situation politique nationale congolaise. Toutefois il ne semble plus possible de l’empêcher de présenter sa candidature et de compétir lors de la présidentielle.
En ce qui concerne Moise Katumbi, autre candidat déclaré encore en exil, les choses pourraient être plus compliquées car il a déjà été condamné par contumace en R.D.Congo.
Tout laisse croire que s’il pose pied sur le sol congolais, il sera arrêté. Ce qui va déclencher, très probablement des contestations de la part de ses nombreux partisans. Katumbi n’a pas plus d’autre alternative que de risquer le tout pour le tout et de débarquer. À ses risques et périls !