Les parlementaires marocains cherchent par tous les moyens à préserver certains de leurs privilèges. La retraite est en tête de ces avantages que les députés marocains souhaitent garder malgré la faillite de la caisse en charge du paiement des pensions. Une proposition de loi pour réformer ce régime a été examiné ce mardi à la première chambre.
Un régime contesté.
La retraite des parlementaires ne fait pas l’unanimité. Considéré comme une rente sur les réseaux sociaux ainsi que par plusieurs parlementaires, ce régime est à bout de souffle. En effet, selon des sources proches du dossier, la caisse n’a pas versé de pensions aux parlementaires retraités depuis octobre 2017. Sollicitant le soutien du gouvernement pour résorber le déficit de la caisse le président de la chambre des représentants, Habib Malki n’a pas eu gain de cause.
Son appel de détresse adressé à l’Exécutif a même provoqué la colère des marocains sur les réseaux sociaux. Refusant de financer cette caisse avec l’argent des contribuables, plusieurs ont appelé à sa suppression définitive. Un avis rejoint au départ par le groupe parlementaire du parti de la justice et de développement PJD (Majorité). Demandant la liquidation du régime, le groupe a rapidement changé d’avis pour présenter une proposition de réforme avec les autres partis de la majorité.
Réformer au lieux de supprimer
Intervenant mardi lors de la présentation de ces propositions de loi, le président de la commission des finances et de développement économique à la première chambre et parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, a indiqué que la proposition de la majorité veut relever l’âge de retraite des parlementaires à 65 ans au lieu de verser des pensions dès la fin du mandat. La proposition veut également fixer la pension mensuelle à 700 DH pour chaque année législative, au lieu de 1.000 DH proposée auparavant.
Seuls les parlementaires de la fédération de la gauche démocratique (Opposition), ont insisté sur l’importance de la suppression de ce régime qu’ils ont présenté comme une rente non méritée. Dans ce sens, les députés Omar Balafrej et Mustapha Chennaoui ont présenté une proposition de loi visant à supprimer le régime des retraites des parlementaires, dans laquelle ils précisent que « le parlementaire n’est pas un métier, mais un mandat politique pendant lequel il perçoit des indemnités afin d’effectuer sa mission en toute indépendance ».