Ni Severo Moto, opposant historique, ni Raimuno Ela Sang, porte-drapeau des « jeunes exilés » n’ont jugé bon de se déplacer à Malabo.
Ces deux têtes d’affiche médiatiques de l’opposition, par leur absence, ont contribué à l’échec du dialogue national proposé par le président Obiang.
Pourtant le chef de l’État équato-guinéen avait décidé d’accorder l’amnistie politique à tous les opposants et de libérer tous les détenus politiques.
C’est sur ce dernier sujet qu’il y a eu des informations contradictoires. Pour les opposants, il n’y a pas eu de libération et donc « rien n’était garanti pour leur sécurité ».
La méfiance qui règne entre pouvoir et opposition depuis très longtemps n’a donc pas pu être surmontée parce que la participation annoncée des « observateurs internationaux » n’a pas été à la hauteur des garanties espérées par les opposants.
Pour cette fois les retrouvailles ont avorté, la faute au manque d’audace du régime. Si la volonté d’ouverture était réelle et forte, il fallait donner des gages à l’opposition pour sa sécurité. Oser la dialogue est acte de courage politique.
La Guinée-Équatoriale a les moyens de jouer victorieusement l’ouverture. Le président Obiang peut et doit être critiqué sur le plan des libertés politiques ; même si de nombreuses tentatives de coup d’état l’ont rendu très méfiant.
Sur le plan du développement, il faut lui reconnaître un succès exceptionnel, sans équivalent dans la région. Il a intérêt à jouer l’ouverture politique et la réconciliation nationale.
C’est le chemin de l’avenir, le seul.