L’opposant Moïse Katumbi Chapwe rentre bientôt à Kinshasa. Celui qu’on décrit comme le deuxième homme le plus puissant de la RDC après le président Joseph Kabila vient de solliciter l’aide du président du Congo, Denis Sassou Nguesso pour s’assurer un retour sécurisé. En sa qualité de président de La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), le président congolais a été appelé à assurer la sécurisation de la population civile qui suivra le retour de l’opposant et pourra l’accompagner lors du processus électoral.
Un retour attendu
Désigné candidat à la présidence par les opposants du G7, une coalition de 7 partis de l’opposition politique congolaise, en mars 2016, et par les opposants d’Alternance pour la République en mai 2016, le riche homme d’affaire, Moise Katumbi Chapwe se présente comme un candidat sérieux pour l’actuel président, Joseph Kabila. Plusieurs sondages lui avaient accordé la première place des intentions de vote en cas de l’organisation des élections présidentielles.
Condamné en République démocratique du Congo à des peines lourdes, Chapwe, a pris la décision de rentrer avec sa compagne au pays. Un retour attendu par ses partisans mais pas sans risques. En effet, selon plusieurs connaisseurs de la question congolaise, le risque d’embrasement plane sur le pays. Selon la lettre envoyée par Chapwe au président Sassou Nguesso, « toute entrave au processus électoral ou tout nouveau retard plongerait un peu plus notre pays dans un chaos indescriptible avec des conséquences incommensurables pour l’ensemble de la sous-région ».
Le président Sassou Nguesso à la rescousse.
« Je me tiens à votre entière disposition afin d’examiner les éventuelles modalités pratiques permettant mon retour dans les conditions stipulées par l’accord de la Saint-Sylvestre ». C’est avec ces mots que l’opposant a clôturé sa lettre adressée au président, Sassou Nguesso en sa qualité de président de La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Pour l’opposant le plus en vue en RDC, la République du Congo et tous les États membres de la CIRGL peuvent « accompagner le peuple de la RDC dans le changement au quel il aspire ». Dans ce sens, il a appelé à l’engagement plusieurs actions qui permettront la tenue des élections crédibles et inclusives.
« Au regard de la capacité de violence des tenants du régime qui n’ont pas hésité à massacrer des chrétiens sans arme sur les parvis des Églises, mon retour et ma campagne aux présidentielles en RD Congo ne doivent pas provoquer une nouvelle effusion de sang d’innocents. La CIRGL, dans le cadre de ses prérogatives portant sur la paix et la stabilité de la sous-région, peut contribuer à la sécurisation des civils qui suivront, accompagneront les campagnes électorales à venir » a souligné l’opposant dans sa lettre.