D’après un récent rapport du Global Tech Media WeeTracker, les startups africaines ont réalisé 118 transactions, et ont levé un montant de 168,6 millions de dollars de financements entre janvier et juin 2018. Sur l’ensemble des États africaines, le Nigeria a attiré le plus d’investisseurs avec un total de 31 transactions réalisées pour un montant global de 29,41 millions de dollars.
Sur les six premiers mois de l’année, les startups du continent africain ont levé autant que sur l’ensemble de l’année 2017, selon l’organisation WeeTracker. Au cours du premier semestre 2018, celles-ci ont récolté 168,6 millions de dollars, contre 167,7 millions de dollars pour l’ensemble de l’année dernière. Ces chiffres confirment la bonne santé de l’écosystème d’innovation du continent et son potentiel de croissance.
Et ce, malgré le faible financement octroyé à l’économie africaine, « En terme de macroéconomie, l’Afrique est 4 fois moins financée que le reste du monde. Pour un dollar de financement en Afrique, on en compte 4 dans le reste du monde. On est hélas dans la norme, même du coté des start-up », explique Jean-Michel Huet, associé en charge du développement international et de l’Afrique chez BearingPoint.
Une étude de la GSMA (association mondiale d’opérateurs mobiles) publiée en 2016 confirmait déjà le fort développement d’un tissu de start-up et d’entrepreneurs locaux, en pointant un nombre de tech-hubs en continuel développement. En peloton de tête, on trouve le Rwanda, le Kenya, Le Nigeria et l’Afrique du Sud.
Le financement de start-up francophones est quelque chose de beaucoup plus récent. Comme la volonté de développer des incubateurs au Maroc, un environnement de plus en plus favorable à l’éclosion de start-up ces dernières années. À Dakar aussi, où l’on retrouve « une forte volonté publique d’investir et d’installer des incubateurs, devant la Côte d’Ivoire, qui pèse pourtant plus lourd économiquement », ajoute Jean-Michel Huet.
Du côté des investisseurs, l’Agence Française de Développement finance des fonds privés et des startups. Les fondations et les bailleurs de fonds restent les principaux contributeurs, avec en 2016 plus de 400 millions d’euros d’investissement de la part de business-angels en Afrique.
Quant aux impacts réels de la culture de start-up qui a émergé ces dernières années sur le continent, Jean-Michel Huet estime qu’il est encore un peu tôt pour le mesurer, mais que les startups nécessitent des formations en codage. Il juge l’impact positif, même s’il reste moins fort que dans les pays développés.