Les leaders politiques togolais sont maintenant au pied du mur. Ils doivent se mettre d’accord sur des concessions politiques majeures à même de « débloquer » la situation politique délétère du pays.
Cela va faire bientôt un an que le dialogue de sourds se poursuit et rend l’air irrespirable à Lomé. Il faut donc dépolluer avec vigueur et perspicacité.
Les deux facilitateurs que sont les présidents guinéen Alpha Condé et ghanéen Nana Akufo-Addo qui sont, sur place à Lomé, ont tenu un langage de vérité à leurs interlocuteurs que sont les tenants du pouvoir et les responsables de la coalition des 14 partis de l’opposition qui mènent la fronde.
Les partisans de Faure jouent la montre et c’est de bonne guerre. Mais cela ne peut durer éternellement. Même si les opposants sont exténués et ont compris qu’ils ne peuvent remporter l’épreuve de force. Ils savent aussi que leur démarche rencontre, encore, un écho favorable de la part d’une partie non négligeable de l’opinion publique. Et cela est un motif d’encouragement.
C’est dans ce contexte spécifique que les deux médiateurs sont revenus sur le terrain et entendent pousser les protagonistes à faire des pas positifs les uns vers les autres.
Si on ne peut jurer de rien ; il semble bien qu’il y a une volonté politique pour le compromis qui se dégage, à la suite des premiers entretiens avec les uns et les autres.
Pour le moment (alors que ces lignes sont écrites), les médiateurs rencontrent séparément le pouvoir et l’opposition. Il est ensuite prévu une séance élargie qui va regrouper tout le monde pour trouver un accord.
Nous devons parier sur la lucidité des leaders politiques qui doivent savoir jusqu’où ne pas aller trop loin. Pour un compromis dynamique, la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels est un impératif. La possibilité pour le président Faure de briguer, au moins, un autre mandat doit être acceptée.
Une fois ces deux points fondamentaux réglés, tout le reste devrait suivre. Pour rebâtir un cadre institutionnel démocratique consensuel. Les Togolais sont parfaitement capables de se mettre d’accord sur l’essentiel et de ramener calme et sérénité dans leur pays.
Les politiciens des deux bords n’ont pas le droit de prendre en otage le peuple dont les activités économiques notamment sont durement touchées par la crise politique.
Un sursaut s’impose et c’est maintenant qu’il doit être provoqué.