Le président du Sud-Soudan et son principal opposant ont eu un entretien de 3 heures hier dans la capitale éthiopienne. Pour aplanir leurs divergences et se mettre d’accord pour un nouvel partage du pouvoir, seule solution pour restaurer la paix dans le pays.
La seule tenue du face à face est déjà un succès politique. Mais ces deux là se connaissent bien et ne se font pas confiance du tout. Riek Machar avait finalement fui le territoire national pour sauver sa peau. Alors qu’il était vice-président !
Quelle que soit la bonne volonté manifestée par son interlocuteur du jour, sa méfiance va demeurer. D’ailleurs la rencontre a été imposée pour satisfaire la communauté internationale et éviter que des sanctions soient prises contre les membres du régime Kiir.
Les USA ont, depuis un moment, ciblé des personnalités du pouvoir qui sont sous le coup de sanctions spécifiques. Kiir était, du reste très réticent pour se rendre à Addis-Abeba ; mais il a dû se faire violence pour répondre présent. Dans ce contexte la seule longueur des discussions ne suffit pas pour faire des plans sur la comète.
La situation au Sud-Soudan est dramatique. Elle est même révoltante si on prend en compte les agissements des « leaders » aussi corrompus les uns que les autres et peu soucieux du calvaire que vivent les populations en proie à la misère et à la violence.
Ce pays est l’exemple achevé d’une décolonisation désastreuse. Le pays a certes été arraché à des mains criminelles. Mais il est retombé dans d’autres qui sont aussi nocives.
La communauté internationale ne doit pas se bluffer par la nouvelle rencontre Kiir-Machar. C’est du déjà vu !
Il faudrait engager ces deux là à signer des engagements politiques contraignants qui, s’ils ne sont pas respectés, ouvrent la voie à des sanctions sévères contre les leaders et leurs proches : blocage des comptes bancaires étrangers, interdiction de voyage etc.
Mis au pied du mur Kiir et Machar qui sont une honte pour l’Afrique seront obligés de changer ou d’être déchus. L’un n’est pas meilleur que l’autre. Ils sont les deux faces de la même pièce de monnaie détestable.
L’Afrique n’a pas besoin de tels leaders assoiffés de pactole et de jouissance. La longue lutte pour l’indépendance du Sud-Soudan ne méritait pas d’accoucher de tels leaders. La disparition du leader historique John Garang se fait sentir. Kiir et Machar sont des seconds couteaux qui, manifestement, n’ont pas les épaules assez larges.
L’ethnicisme qu’ils incarnent est un poison politique, mais rien ne les gêne pour arriver à leurs fins : jouir du pouvoir. Ces deux-là ne comprennent que le langage de la force.
Il faut donc le leur tenir.