editoJouer des muscles et vouloir imposer « la tolérance zéro » est une posture. Elle peut faire illusion pendant un temps très court et c’est ce que Trump est entrain d’expérimenter en ce moment.
En effet, après avoir affirmé qu’il allait séparer femmes et enfants entrés illégalement aux USA (en traversant la frontière mexicaine notamment) ; il a été obligé de faire machine arrière. Et de signer un décret, ce jour, pour éviter la séparation des familles.
Sa brutalité avait suscité un tollé dans tout le pays et des membres de son propre parti avaient critiqué vertement sa décision. Même sa femme avait pris position publiquement contre cette mesure. Trump qui a pris conscience du danger politique a donc signé un décret pour mettre un terme à la séparation cruelle entre mères et enfants.
Mais ce décret ne concerne que les « nouveaux cas ». Ceux qui sont déjà séparés le restent. Pire, Trump a demandé au ministre de la justice Jeff Sessions d’introduire une requête pour que les personnes entrées illégalement dans le pays et qui sont en détention puisse y rester indéfiniment.
Ensuite il s’est mis à dénoncer « les pays qui envoient leurs ressortissants aux USA et qui bénéficient de l’aide américaine ». Il continue de prôner la « tolérance zéro » qui est impossible à mettre en œuvre. Comme son rétropédalage le démontre.
Faut-il rappeler que seule une « loi Immigration » consensuelle, votée par une large majorité à la fois démocrate et républicaine pourrait ramener la sérénité dans ce débat politiquement très chargé.
Le problème est de savoir quand une telle volonté politique serait en mesure de s’imposer alors que les élections à mi-mandat arrivent à grands pas. Et que la bataille électorale entre républicains et démocrates est de plus en plus dure.
Du fait des positions extrémistes de Trump sur de nombreux sujets et du mécontentement tenace des élus démocrates envers lui. En vérité les élections du mois de novembre vont être déterminantes pour la suite de la présidence Trump. Ou son camp, celui de l’éléphant gagne ou celui de l’âne l’emporte.
Dans un cas ou dans l’autre le rapport des forces au Congrès pourrait changer ou non et faire pencher la balance de manière décisive d’un côté ou de l’autre. En attendant c’est Trump qui dicte le tempo et subit la pression de l’opinion populaire. Ses bravades ne trompent personne.
Trump est en difficulté avec l’enquête sur l’implication russe dans les élections de 2016 et dans ses relations avec le reste du monde. Il y a trop de fronts qu’il a choisis d’ouvrir, avec ses alliés et ses ennemis.
L’homme cependant est capable de revirements spectaculaires comme avec Kim Un Jong ou encore aujourd’hui avec le décret pour éviter la séparation des familles.
Trump n’a aucun problème à défendre une chose, puis son contraire.