La France et l’Allemagne proposent aux membres de la zone euro un budget d’investissement et un mécanisme de stabilisation. Les détails restent à négocier.
Lors d’une conférence de presse, le président français et la chancelière allemande ont annoncé hier s’être mis d’accord sur la mise en place d’un budget de la zone euro.
« Nous nous sommes mis d’accord sur la création d’un budget de la zone euro » a annoncé Emmanuel Macron après une rencontre avec Angela Merkel, la chancelière allemande, près de Berlin.
« Un vrai budget avec des recettes et des dépenses annuelles » a-t-il ajouté, précisant que ce dernier pourrait voir le jour en 2021, mais sans en préciser quel pourrait être le montant de départ.
Toutefois, Emmanuel Macron avait plaidé l’été dernier pour un budget à plusieurs points de PIB, soit plusieurs centaines de milliards d’euros, montant que l’Allemagne avait rejeté.
L’Allemagne longtemps réticente
Ce budget commun, voulu depuis longtemps par Emmanuel Macron, aurait pour fonction d’accompagner les pays lorsqu’ils font face à des difficultés, a-t-il détaillé, et permettra de « répondre au défi qui est le nôtre, les divergences entre nos économies ». Le projet devra être approuvé par les 19 pays composant la zone euro.
Le budget pourrait être alimenté via des transferts nationaux ou en provenance du budget de l’Union européenne, a détaillé Angela Merkel. L’Allemagne s’est très longtemps montrée réticente à la création d’une telle capacité de financement propre à la zone euro, craignant qu’elle encourage une union de transferts, qui voudrait dire en clair que les pays les plus vertueux comme l’Allemagne qui affiche un excédent budgétaire seraient contraints de payer pour les pays dont ils jugent la politique trop laxiste, comme l’Italie ou l’Espagne.
Défi migratoire
Durant cette conférence de presse les deux dirigeants européens ont également évoqué le sujet de l’immigration, le chef d’État français plaidant en faveur d’une réponse européenne face au défi migratoire de l’UE, alors que la cacophonie règne entre les différents États tentés par des réponses nationales.
Mardi Emmanuel Macron et Angela Merkel ont aussi annoncé qu’ils allaient travailler ensemble pour une solution intergouvernementale ou multi gouvernementale avec plusieurs États-membres qui sont concernés pour que les migrants puissent être repris le plus vite possible dans le pays où ils ont été enregistrés . Les demandeurs d’asile seraient ainsi renvoyés dans le premier pays où ils ont été enregistrés