Entre pouvoir et opposition au Togo, c’est toujours l’impasse. Depuis le soulèvement du 19 août 2017, les deux camps n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour une sortie de crise.
Les deux médiateurs de la CEDEAO, Alpha Condé (président de la Guinée-Conakry) et Nana Akufo-Addo (président du Ghana) n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts pour restaurer un climat de confiance, base de toute négociation crédible.
Addo avait obtenu l’arrêt des manifestations de rue qui paralysaient le pays et portaient un rude coup à son économie. Mais, ce déclic n’a pas été suivi de résultats probants.
Pouvoir et opposition partagent les torts ; le premier, pour ne pas avoir osé proposer des réformes hardies pour garantir la transparence des futures joutes électorales, une fois la candidature du président Faure acceptée.
L’opposition (regroupée au sein d’une coalition de 14 partis) pour avoir jouer la carte du jusqu’au boutisme. Négocier c’est lâcher du lest !
Dans la situation actuelle c’est l’opposition qui est en perte de vitesse. L’élan suscité par les marches entamées le 19 août n’est plus de saison. Les populations en ont eu marre de l’anarchie créée qui leur coûtait économiquement.
Toutefois le pouvoir a intérêt à ne pas jouer la montre car l’opinion est entrain de se retourner. Comme la réussite-même relative- de la « journée Togo mort » semble le démontrer.
Le statut quo n’est pas une solution. Le Togo doit réinventer son modèle démocratique pour que pouvoir et opposition se retrouvent et parlent le même langage. Pour mettre sur pied des Institutions et des procédures à même de garantir la transparence dans l’organisation des élections.
C’est là où se situe le vrai débat en non sur la candidature de Faure. Si le processus électoral est fiable et démocratique ; alors le choix des citoyens devrait s’imposer à tous. L’alternance par la rue est dangereuse parce que source de toutes sortes de dérives violentes.
Le médiateur Nana Akufo-Addo est le plus à même-du fait de sa proximité multidimensionnelle avec les Togolais et aussi du fait qu’il est parfaitement bilingue (anglais-français) pour réconcilier les frères ennemis togolais.
C’est le pouvoir qui doit prendre des initiatives pour l’aider dans sa médiation.
Et il est grand de passer à l’action.