La date des prochaines élections législatives attendues depuis plus de deux ans n’est toujours pas encore connue. Le gouvernement assure que tout est enfin prêt pour lancer le processus électoral. Le ministre de l’Intérieur, Noël Lambert Matha, a annoncé mercredi dernier que l’opération de révision de la liste électorale devrait démarrer ce vendredi. C’est un grand pas vers la tenue de ces élections.
À Libreville et ailleurs dans le pays, l’on s’interroge de savoir si la mesure n’est pas une temporisation face à l’exaspération de voir les législatives sans cesse repoussées. Au siège de son bureau du Delta Postal d’Angonjé (nord de Libreville) où il recevait la presse, Lambert Noel Matha, le ministre de l’Intérieur a annoncé une révision des listes électorales. L’opération qui sera lancée aujourd’hui, va se poursuivre jusqu’au 29 juin 2018.
Quinze jours de toilettage pour le fichier électoral gabonais
« Vendredi 15 juin va démarrer sur l’ensemble du territoire national, l’opération de révision de la liste en vue de la constitution du fichier devant servir aux scrutins immédiats à savoir, l’élection des députés, des membres des conseils municipaux et des conseils départementaux, étant entendu que le mandat de ces conseillers prend fin en février 2019 », annonce Lambert Noel Matha.
Dans le détail, il s’agira de faire entrer de nouveaux arrivants dans le fichier électoral national, ces citoyens qui ont atteint l’âge légal (18 ans) pour devenir électeurs. Leur nombre serait de 20 000 à 25 000 nouveaux électeurs, selon les estimations du ministère de l’Intérieur. L’opération de révision permettra aussi d’effectuer des rectificatifs sur la résidence et en rayer les personnes décédées. Un toilettage donc des listes électorales.
« Le but de la révision de la liste électorale est de permettre à ceux-là dont les noms ont été omis ou mal retranscrit, mais de permettre également de prendre en compte ceux qui auront eu 18 ans entre les deux révisions. Le Ministère de l’Intérieur ne s’occupera plus que des opérations en amont », justifie Lambert Noel Matha. Pourtant, l’enjeu est ailleurs. Il concerne la date de la tenue de ce scrutin crucial est très attendu.
Des explications peu convaincantes
Pour l’heure, le gouvernement traîne des pieds, il a acté plusieurs reports de l’échéance alors que le mandat des députés est expiré depuis février 2017. Une série de reports qui a valu au gouvernement du Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet sa dissolution par la Cour constitutionnelle de Marie Madeleine Mborantsuo.
Désormais, dans le pays, l’on s’inquiète que cette annonce de révision de listes ne soit qu’un stratagème de plus pour tempérer les inquiétudes de l’opposition et de l’électorat sur la vraie date des élections.
On conjecture même qu’avec cette sortie du ministre de l’Intérieur, il faudrait attendre l’expiration en février prochain du mandat des conseillers municipaux pour procéder aux élections, sans engendrer un double frais.
Nouvelle réponse de Lambert Noel Matha : « La date du scrutin relève du Conseil Gabonais des Elections (CGE) ». Cette réponse est restée inchangée depuis que la question de la date des législatives est soulevée.