Quatre ans après le début de la crise provoquée par la chute des prix du pétrole, « l’Algérie reste confrontée à des problèmes importants », estime le fonds monétaire international (FMI).
Le FMI ne lâche pas l’Algérie et maintien sa recette de réformes pour faire face à la crise dans laquelle le pays est plongé depuis la chute des prix du pétrole d’il y a quatre ans.
Dans sa dernière évaluation de la situation économique, le fonds a relevé la persistance des défis importants notamment des déficits budgétaires et courants élevés malgré un assainissement considérable des finances publiques en 2017.
Le tableau dressé par le fonds est des moins reluisant avec une croissance du PIB réel qui a fortement ralenti, un taux de chômage qui s’est hissé à 11,7% en septembre 2017, contre 10,5% un an plus tôt, alors que le taux d’inflation moyen s’est établi à 5,6% en 2017 contre 6,4% une année plutôt.
Par ailleurs et même si elles restent encore consistantes, les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour s’établir à 96 milliards de dollars. De son côté, si la dette extérieure reste négligeable, la dette publique intérieure a considérablement augmenté depuis 2016, tout en demeurant modérée.
« Les administrateurs relèvent que l’Algérie est confrontée à des défis de taille en raison de la baisse des prix pétroliers depuis 2014 et du ralentissement de son activité économique. Tout en saluant les efforts des autorités pour gérer le processus d’ajustement, ils prônent la poursuite de l’assainissement des finances publiques et l’application de réformes structurelles ambitieuses en vue de faciliter la diversification du modèle de croissance et de soutenir le développement du secteur privé », détaille les analystes du FMI.
Il y a donc l’urgente nécessité d’accélérer la mise en œuvre des réformes et à ce niveau, le FMI a remis à l’ordre du jour les recommandations qu’il a déjà adressées aux autorités du pays qui ont décidé de recourir à la planche à billets pour contenir la situation.
« Les administrateurs recommandent une approche susceptible de donner de meilleurs résultats tout en étant plus viable. Ils conviennent dans l’ensemble qu’il serait possible de mener un assainissement progressif des finances publiques dès 2018 sans recourir au financement par la banque centrale, mais en s’appuyant sur une variété de mécanismes de financement, dont l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin », a estimé le fonds.
Pour les administrateurs du FMI, « la politique monétaire doit être indépendante et viser à maîtriser l’inflation ». À cet égard, ils encouragent les autorités à se tenir prêtes à durcir la politique monétaire si des tensions inflationnistes se manifestent. Ils ont aussi déconseillé le financement monétaire du déficit sauf si celui-ci se poursuit. Dans ce dernier cas de figure, il sera nécessaire de mettre en place des mesures de sauvegarde pour en atténuer l’impact négatif.