Le président rwandais, Paul Kagamé, sera mercredi et jeudi 24 mai à Paris.

Le président rwandais Paul Kagamé sera reçu cet après midi par Emmanuel Macron à l’Élysée.

C’est une première car depuis 2011, le chef de l’État rwandais n’avait plus eu un tel honneur.

Les relations entre Kigali et Paris s’étant sérieusement détériorées avec des rebondissements liées au génocide de 1994 dans lequel le rôle de la France reste flou encore, plus de deux décennies après les horribles massacres des Tutsi.

Macron semble vouloir tourner cette page et les journalistes lui poseront la question lors de la conférence de presse conjointe qu’il fera avec Kagamé. Ce dernier vient en France pour prendre part au salon : « Viva Technologies » consacré au numérique, domaine dans lequel le Rwanda est en pointe en Afrique.

Mais il y a aussi le fait que Kagamé est président en exercice de l’Union africaine et la France qui commence à s’enliser au Sahel où elle compte des milliers de soldats a besoin de son soutien. Pour alléger le fardeau financier de l’opération Barkhane, par exemple.

Le G5 Sahel que Paris promeut peine à démarrer vraiment et à faire la différence sur le terrain. C’est le moins qu’on puisse dire au vu des attentats qui se multiplient au Mali, notamment.

Il y a aussi l’éventuelle candidature de Mme Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF(organisation internationale de la francophonie) qui sera, certainement discutée par les deux présidents lors de leur tête à tête.

Si jamais cette candidature devait prospérer, elle marquerait le grand retour du Rwanda dans la famille francophone. Car, depuis son avènement Kagamé a transformé le Rwanda en « pays bilingue », lui-même s’exprimant le plus souvent en anglais. Une réconciliation franco-rwandaise pourrait être en marche ainsi.

Toutefois Kagamé n’est pas un hôte facile. L’homme est un autocrate qui revendique des victoires politiques avec plus de 90% des voix. C’est ridicule et Macron le philosophe ne peut cautionner cela tout président adepte de la Realpolitik qu’il est.

C’est peut-être une couleuvre qu’il devra avaler. La presse française, elle, ne pourra pas.