Lever l’embargo contre les ventes d’armes à la Libye, telle est la volonté exprimée par l’ensemble des « grandes puissances » réunies hier à Vienne au chevet de l’Etat nord-africain, gangréné par la violence depuis la chute de Kadhafi il y a cinq ans.
Soutenir l’action d’al-Sarraj
Tous les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU avec l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Italie et la Tunisie se sont mis d’accord pour soutenir le premier ministre Fayez al-Sarraj dans ce sens.
Ce sera toutefois à l’ONU de trancher la question puisque c’est elle qui avait imposé l’embargo en 2011.
Le choix des grandes puissances de faciliter la fourniture d’armes au gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj basé à Tripoli s’explique par leur option d’intensifier le combat contre les terroristes de l’Etat islamique qui ont réussi à établir un fief dans le pays. Leur présence en territoire libyen constitue une menace sérieuse contre les pays européens riverains de la Méditerranée.
Les divisions politiques profitent au terrorisme
Il existe cependant un deuxième gouvernement libyen installé dans l’est du pays qui est un obstacle à l’unité nationale. Les divisions politiques persistantes entre factions libyennes permettent ainsi aux terroristes de gagner du terrain et de poursuivre leur action criminelle et déstabilisatrice.
Les grandes puissances ont conscience du danger redoutable qui empoisonne tous les pays d’Afrique du Nord et hypothèque leur développement économique. La Tunisie est par exemple sérieusement touchée par la crise libyenne. Les différents attentats terroristes qui l’ont secouée ont beaucoup fragilisé son industrie touristique, piliers fort de son économie. Il en est de même pour l’Egypte, qui en plus du conflit libyen est en proie à une situation politique nationale très difficile.