Les chefs d’Etat du Bénin, du Niger, du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Sénégal, du Togo et de la France qui viennent de participer au sommet d’Abuja contre la secte islamiste Boko Haram ont décidé de renforcer leur coopération dans tous les domaines afin de porter l’estocade aux terroristes de Boko Haram.

Des coups fatals, mais toujours une menace crédible

Ils se sont félicités des victoires militaires éclatantes remportées contre le groupe terroriste qui a reçu des coups fatals, mais reste encore une menace crédible.

Le président Muhammadu Buhari, président du Nigeria hôte du sommet, est entré en fonctions depuis un an. Il a révélé que Boko Haram qui contrôlait quarante localités auparavant n’en contrôle plus aucune. L’armée nigériane et celles des pays voisins regroupées dans la Force multinationale mixte (FMM) qui compte plus de huit mille hommes peuvent revendiquer des succès spectaculaires contre la secte terroriste désormais aux abois.

Boko Haram peut cependant toujours recourir à des attentats avec des kamikazes et faire beaucoup de victimes au sein des populations civiles. D’où l’impératif de poursuivre la lutte pour éradiquer cette organisation criminelle fanatique.

Eradiquer une organisation criminelle fanatique

La seule action militaire ne suffira pas, comme l’ont fait remarquer les chefs d’Etat du Sénégal et du Tchad qui ont souligné la nécessité d’investir massivement dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement de l’éducation, afin de tarir la source pour le recrutement de Boko Haram.
En effet les nombreux jeunes sans formation et sans espoir sont des recrues potentielles pour les terroristes. Il est essentiel de les encadrer et de leur ouvrir des perspectives pour leur avenir personnel. En Afrique comme ailleurs les laissés pour compte des bidonvilles et du monde rural en proie au désespoir s’engagent dans les rangs des terroristes par dépit et/ou par haine.

Seule une politique inclusive de développement national mais aussi de lutte contre la corruption va permettre de restaurer la confiance et de couper l’herbe sous les pieds des terroristes. La propagande de ces derniers se nourrit de la faiblesse et des dérives des Etats.

Les grands Etats occidentaux s’impliquent

Le sommet contre Boko Haram a mis en évidence les crimes abominables perpétrés par cette secte qui a causé la mort de vingt mille personnes et provoqué le déplacement de deux millions d’habitants devenus des réfugiés et/ou réduits à l’errance.

Ce constat a sans doute pesé dans la décision des Etats Unis et de la Grande Bretagne de s’engager à donner des armes au Nigeria alors qu’ils étaient réticents à le faire jusqu’à maintenant.

La présence de François Hollande a été particulièrement appréciée par les pays africains et cela renforce le crédit politique de la France dans le continent. Le président français a paraphé une lettre d’intention avec son collègue nigérian pour la signature prochaine d’un accord de défense. C’est une avancée majeure dans les relations entre la France et le géant démographique et économique du continent africain.

 

 

Image : Vue de l’entrée de la ville d’Abuja, capitale du Nigeria, pays hôte du sommet contre Boko Haram.