Les autorités Djiboutiennes réaffirment leur fermeté sur la résiliation du contrat de concession portant sur l’exploitation du terminal à conteneurs de Doraleh, pour des raisons de performances insuffisantes et d’irrégularités dans l’accord de partenariat.
Le communiqué de la présidence Djiboutienne, fait suite à l’annonce de DP World de représailles juridiques, contre toute entreprise en lice pour un nouveau contrat avec l’État sur les actifs du terminal.
Le torchon continue à brûler entre DP World et l’État de Djibouti. « Tout est parti de la décision du gouvernement Djiboutien de résilier le contrat de concession de DP World, en raison des performances insuffisantes du Terminal de Conteneurs de Doraleh, et pour rectifier des irrégularités dans l’accord de partenariat », précise le communiqué de la présidence Djiboutienne.
Lequel stipule que contrairement à la déclaration publiée par le gouvernement de Dubaï, le contrat n’a pas octroyé à DP World à la fois la conception, la construction et l’exploitation de DCT, ce qu’on appelle souvent « BOT».
Il a plutôt été sous forme d’une joint-venture entre DP World (33,33% des parts) et Port Autonome International de Djibouti, DPFZA (66,66% des parts).
L’entreprise Dubaïote est accusée de n’avoir réalisé que 57% des travaux, entamés depuis 2008 sur le terminal à conteneurs, en dépit d’un contexte jugé favorable. Entre-temps, DP World a développé d’autres ports dans des pays proches de Djibouti et a utilisé des tactiques agressives telles que le ralentissement délibéré du développement de DCT en faveur de leur principal port à Jebel Ali.
L’accord initial, qui comportait un certain nombre d’irrégularités, a exclu Djibouti des processus de décision et de la gestion de l’entreprise.
De son côté, DP World menace de représailles juridiques toute entreprise qui viendrait à conclure un nouveau contrat avec l’État Djiboutien portant sur les actifs du terminal à conteneurs de Doraleh.
Il a aussi engagé une procédure en justice au niveau de la cour d’arbitrage international de Londres. Cette dernière s’est déjà prononcée dans le passé, en faveur du consortium de Dubaï, lorsqu’en 2014, Djibouti avait contesté le contrat qui les liait. Le pays avait accusé l’opérateur portuaire d’avoir versé des pots-de-vin pour obtenir une concession longue de 50 ans.
Le motif d’intérêt général
Les autorités de ce pays de la corne de l’Afrique estiment que la résiliation de la concession du terminal à conteneurs de Doraleh est effective, et parfaitement légale. Elle découle d’une décision intervenue sur le fondement d’une loi votée par le Parlement le 8 novembre 2017, et d’un décret pris par le président de la République le 22 février 2018, après l’échec des négociations entre les deux parties.
« Malgré ce qu’affirme DP World, l’État Djiboutien n’a pas fondé sa décision de résilier le contrat de concession du terminal à conteneurs de Doraleh sur un motif d’illégalité, mais sur un motif d’intérêt général », explique le document. Le litige intervient dans un contexte où Djibouti est dans l’optique d’accélérer son développement économique.
Le pays dont les ports alimentent de grands pays enclavés comme l’Éthiopie avec ses 100 millions d’habitants, mise gros sur les infrastructures portuaires, profitant de sa position géographique stratégique sur la corne de l’Afrique.