Le Kremlin a annoncé samedi 31 mars, que Londres devrait réduire son personnel diplomatique en Russie de plus de cinquante personnes, dans le cadre des suites de l’affaire Skripal.
Dans cette affaire de l’ex-espion russe, assassiné à Londres, début mars, le monde replonge dans une nouvelle guerre froide. Mais face à cette alliance occidentale menée par les États-Unis, Moscou demeure imperturbable.
La Russie a décidé d’appliquer le principe de réciprocité, en annonçant, jeudi soir et hier, ses mesures de rétorsion contre Londres, les États-Unis et leurs alliés de l’Otan au sein de l’Union européenne, qui ont expulsé la semaine dernière au moins 120 diplomates russes.
Dans ce sens, le Kremlin a annoncé aujourd’hui, que la Grande-Bretagne devrait réduire son personnel diplomatique en Russie de plus de cinquante personnes. La veille, Moscou avait notifié leur expulsion à 58 diplomates en majorité européens, travaillant au ministère des affaires étrangères russe.
La riposte russe
La Russie a également donnée un mois à Londres pour réduire son effectif diplomatique en Russie, au même niveau que celui des missions diplomatiques russes au Royaume-Uni.
« La Russie a suggéré la parité. La partie britannique a plus de 50 personnes en excédent » a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova.
L’empoisonnement le 4 mars sur le sol britannique de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia a suscité une vague d’expulsions croisées concernant au total près de 300 diplomates de part et d’autre.
Plus de 150 diplomates russes ont été expulsés par les États-Unis et d’autres pays, dont des membres de l’Union européenne et de l’Otan. En représailles, Moscou a pris des mesures identiques envers plus de 140 diplomates.
Londres assigne à la Russie cet empoisonnement, malgré les démentis de Moscou, qui clame son innocence. Cette dernière a demandé la convocation d’une « session extraordinaire » du Conseil exécutif de l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Départ des diplomates russes des États-Unis
Parallèlement aux passes d’armes entre Londres et Moscou, l’ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, a annoncé samedi que les soixante diplomates russes expulsés par les États-Unis dans le cadre de cette affaire regagneront la Russie aujourd’hui.
« Le 31 mars, tous les diplomates qui ont été déclarés (persona non grata) rentreront chez eux en avion avec leurs familles » a déclaré l’ambassadeur aux journalistes. Au total 171 personnes vont quitter le pays.
« Le gouvernement russe a fourni deux avions pour leur transport, dont l’un fera une brève escale à New York pour y récupérer 14 familles » a-t-il ajouté.
Pour rappel, Washington a qualifié d’espions les diplomates expulsés, dont 48 étaient attachés à l’ambassade de Russie à Washington, et douze à la mission russe à l’ONU, et a décrété la fermeture du consulat russe à Seattle.