Est-ce la fin de l’impunité dans le pays de la Téranga? Les dernières affaires portées devant la justice laissent entendre que le pays s’est engagé dans un long processus de lutte contre la corruption notamment chez les hauts fonctionnaires et élus. Pour plusieurs observateurs, l’heure de la reddition des comptes a déjà sonné.
Depuis quelques années, les hautes autorités sénégalaises ont fait de la moralisation de la vie publique l’une des priorités. En effet, les responsables, élus ou nommés ont des comptes à rendre au peuples sénégalais. Dans ce sens, une grande campagne d’assainissement est en cours depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall.
La loi avant tout et pour tous.
Si l’Union Africaine (UA) a fait de l’année 2018 l’année de lutte contre la corruption, le Sénégal semble inscrit dans cette logique depuis plusieurs années déjà et personne n’échappe à la vigilance des services compétents. Des responsables en fonction ou à la fin de leur mandat, issus de l’opposition comme de la majorité ont été contraints de répondre de leurs actes devant la justice sénégalaise.
Sur la liste des personnes concernées, un ancien président de la République et son fils. En effet M.Abdoulaye Wade et son Fils Karim Wade, cités récemment dans la célébre affaire de corruption de l’ex-président français Nicolas Sarkozy, ont été poursuivi par la Justice sénégalaise pour des affaires de corruption et des biens mal acquis. Ils n’étaient pas les premiers ni les derniers d’ailleurs. La quête de la récupération de l’argent des contribuables sénégalais se poursuit et risque de toucher d’autres dignitaires.
Le maire de Dakar dans les filets de la justice.
La dernière affaire portée devant la justice est celle du maire de Dakar, Khalifa Sall. Condamné aujourd’hui par un tribunal sénégalais à cinq années de prison, le responsable a été jugé coupable en sa qualité « d’ordonnateur des dépenses », d’avoir « apposé sa signature au verso de 110 fausses factures de mil et de riz avec la mention “vu, vérifié, liquidé” ». En Lisant le délibéré, le juge a assuré que « Khalifa Sall, en certifiant ces factures qu’il savait fictives, avait la conscience claire ».
Le maire était accusé avec sept autres collaborateurs de sa mairie d’avoir détourné, entre 2011 et 2015, quelque 2,8 millions d’euros d’une caisse d’avance servant à régler des dépenses urgentes. Selon la justice, de fausses factures ont été utilisées à cet effet. Un mécanisme que la défense avait tenté de justifier comme une pratique ancienne, dont le maire de Dakar avait hérité. L’argument était loin de convaincre les juges statuant sur cette affaire.