La guerre des expulsions de diplomates russes dans les pays occidentaux et les ripostes du Kremlin mettent à rude épreuve les relations entre Poutine et ses pairs des pays de l’Ouest.
Tout est parti de la tentative d’assassinat par empoisonnement d’un ressortissant russe en Grande Bretagne.
Ayant apparemment obtenu des preuves solides, le gouvernement britannique a réagi avec fermeté et décidé de déclarer persona non grata plusieurs diplomates russes accrédités outre-Manche.
La réaction du Kremlin ne s’est pas fait attendre avec, en outre, l’arrêt total des activités du British Council en Russie. Ces deux actes forts ont déclenché une réaction en chaîne ayant entrainé l’expulsion de diplomates russes de nombreux pays occidentaux, avec en tête les USA de Trump qui a choisi de se débarrasser de 66 diplomates russes.
Pour le ministre des Affaires étrangères russe Lavrov, c’est Washington qui est à la manœuvre, avec une volonté délibérée de Londres d’envenimer ses relations avec la Russie. Il a promis que son pays va répondre avec fermeté .
Il faut donc craindre une escalade qui pourrait ternir la coupe du monde de football qui va se jouer en Russie à partir du mois de juin. C’est peut-être le but recherché par des occidentaux qui se sont montrés très faibles vis à vis de Poutine jusqu’ici.
Ce dernier, par la faute de Trump-qui n’a jamais voulu faire front contre le maître du Kremlin-ne s’est pas gêné de jouer les premiers rôles en Syrie où il a maintenu le régime de Assad en place. Par un engagement militaire massif qui a permis de faire la différence quand les occidentaux ont brillé par leurs atermoiements.
S’imposant sur la scène mondiale en l’absence d’un leadership américain que Trump ne peut pas incarner du fait de son comportement erratique, Poutine ne recule devant rien. Il s’est fait réélire sans problème, ayant éliminé son opposant le plus sérieux, Navalny empêché de faire acte de candidature.
Le sursaut occidental intervient du reste au lendemain de la victoire de Poutine qui avait été félicité par Trump. Faut-il craindre des dérives qui pourraient replonger le monde dans une nouvelle forme de guerre froide ?
Oui, car l’Ukraine qui s’invite dans ce conflit pourrait cristalliser la colère du gouvernement russe et subir des représailles sévères. Moscou a les moyens de faire très mal à son voisin du Sud où une partie importante de la population est russophone et pro-russe.
Une guerre commerciale avec l’union européenne n’est pas à écarter même si la Russie en serait affectée sérieusement. Le talon d’Achille de la Russie c’est encore l’économie qui est touchée par la chute des prix du pétrole.
La puissance de la Russie est paradoxale car si on fait abstraction de ses missiles nucléaires et sa technologie spatiale ; le pays est en retard dans de nombreux autres domaines où il a besoin de coopérer avec les occidentaux. Ou alors avec les chinois et c’est cet axe qui semble se renforcer.
La bataille diplomatique et verbale qui se poursuit est inquiétante. Elle semble partie pour durer car Poutine ne va pas tourner casaque. Il a son image d’homme fort à défendre. C’est ce qui fait sa popularité chez lui.
Il va donc attendre que le front occidental se délite. Avec Trump qui est imprévisible, tout est possible.