Accusé de réprimer l’opposition, le président égyptien devrait être réélu sans surprise. Son action contre le terrorisme islamiste, notamment dans le Sinaï lui a fait gagner la faveur de son opinion publique, et des occidentaux.
Lundi 26 mars, quelques 50 millions d’Égyptiens sont appelés aux urnes. Mais le résultat du scrutin, organisé sur deux jours, et dont le résultat ne sera annoncé que le 2 avril, ne laisse que peu de doute.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi devrait être réélu sans grande surprise dès le premier tour.
D’autant qu’il a écarté méthodiquement ses rivaux les plus dangereux. Sami Anan, ancien vice-président du conseil suprême des forces armées. Et Ahmed Chafiq, dernier premier ministre du président Hosni Moubarak, ou encore Mohammed el Sadate, le neveu d’Anouar el-Sadate (président assassiné en 1981). Tous ont jeté l’éponge, son seul opposant, Moussa Mostafa Moussa, qui était un soutien du président il y a quelques mois encore. Il admet lui-même ne pas vouloir être le candidat anti-Sissi.
Le 24 mars dernier, à quelques jours du début du scrutin, une voiture piégée explosait à Alexandrie, seconde ville d’Égypte, tuant un policier et en blessant trois autres. Cet attentat vient s’ajouter à la liste déjà longue des attaques perpétrées sur le sol égyptien par différents groupes islamistes que combat Abdel Fattah al-Sissi.
En octobre 2015, 224 personnes avaient été tuées dans un attentat, revendiqué par Daech, contre un avion russe au départ de la station balnéaire de Charm el-Cheikh dans le Sinaï. En novembre 2017, une attaque contre une mosquée dans le nord de la péninsule a fait plus de 300 morts. Cet attentat, le plus meurtrier de l’histoire récente de l’Égypte, n’avait pas été revendiqué, mais de lourds soupçons pèsent sur l’état islamique.
Celui-ci a d’ailleurs fait de la répression contre ces mouvements violents sa priorité absolue. Au motif de la lutte contre le terrorisme islamiste, Abdel Fattah al-Sissi a cependant verrouillé l’opposition, instauré une très forte censure de la presse, et placé internet sous contrôle. Du point de vue des libertés, des ONG comme Human Rights Watch, évoquent un bilan catastrophique. Et pourtant, le chef d’État a de bonnes raisons d’être confiant.