Jets de grenades lacrymogènes et coups de matraques ont permis de tuer dans l’œuf la marche programmée des opposants ivoiriens.
Les opposants ivoiriens qui ont tenté d’organiser une marche dans le quartier populaire de Adjamé hier, ont été dispersés par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes.
Ils manifestaient contre la composition de la commission électorale indépendante (CEI) qui compte 8 membres de la coalition au pouvoir et 4 membres des partis d’opposition. Avant de battre le macadam, les opposants avaient saisi la Cour africaine des droits de l’homme qui s’était prononcée en leur faveur. Mais cette décision n’est pas contraignante et ne semble même pas pertinente.
En effet la CEI ne peut pas changer les résultats du vote. Son rôle est d’assurer une bonne organisation du scrutin et ce sont les citoyens, dans les isoloirs qui choisissent librement le bulletin qu’ils introduisent dans l’urne. Ensuite les électeurs restés sur place peuvent bien assurer la sécurisation des opérations jusqu’au dépouillement.
Le régime de Laurent Gbagbo n’avait pas pu imposer sa volonté et a été battu et évincé du pouvoir. Il est vrai que ce fut au prix du sang. Depuis d’autres scrutins paisibles ont été organisés et l’espoir est permis pour les élections sénatoriales du 24 mars.
En vérité les partisans de Gbagbo, orphelins de leur leader en jugement à la cour pénale internationale(CPI) cherchent à attirer l’attention en troublant l’ordre public. Ils savent que les élections sénatoriales sont jouées d’avance. La coalition au pouvoir toujours soudée, pour ce scrutin, est assurée de l’emporter haut la main.
Les interrogations concernent la présidentielle de 2020 avec les menaces de rupture qui sont de plus en plus nombreuses entre le PDCI de l’ex-président Henri Konan Bédié et le RDR du chef de l’État Alassane Ouattara. Ce dernier chercherait à avoir un troisième mandat-non autorisé par la Constitution- et le PDCI semble revendiquer « son tour au pouvoir ».
Nous y reviendrons.