Après 3 ans de négociations, le traité instituant une zone de libre échange à l’échelle du continent africain a été signé ce jour à Kigali.
Le président en exercice de l’UA, Paul Kagamé peut être fier du tour de force diplomatique qu’il a réalisé.
C’est assurément un pas important qui a été franchi pour booster l’intégration économique africaine, condition sine qua none d’un développement authentique et durable du continent.
La création de l’OUA (organisation de l’unité africaine) par les pères des indépendances avait pour but ultime d’émanciper l’Afrique sur les plans économique, social et culturel.
Ces hommes de vision (dans leur majorité) avaient compris que la balkanisation du continent par les colonisateurs participait d’une volonté machiavélique de le maintenir dans la misère, l’ignorance et la servitude.
Unis les États africains ont les moyens matériels et les ressources humaines nécessaires pour conquérir le développement et s’affranchir de toutes les tutelles malfaisantes.
Avec 54 États comptant 1 milliard 200 millions d’habitants, l’Afrique serait le deuxième marché mondial, après la Chine.
Si le traité est respecté, une suppression de 90% des droits de douane sur les produits serait mise en œuvre dans un délai de 5 à 10 ans. Cela favoriserait grandement les échanges intercontinentaux et donc les économies africaines.
Toutefois il faut faire remarquer que le président du Nigeria, Muhammadu Buhari n’a pas fait le déplacement dans la capitale rwandaise. Ce choix politique lié à des remous dans les milieux économiques nigérians opposés au traité suscite beaucoup d’interrogations.
Le Nigeria compte environ 190 millions d’habitants et occupe la deuxième voire même la première place économique en Afrique. S’il n’adhère pas au traité celui-ci serait beaucoup moins déterminant. Le Nigeria resterait à la fois un « empêcheur de tourner en rond et un cheval de Troie ».
Ce pays est malheureusement un géant aux pieds d’argile, gangréné par la corruption dans tous les domaines. Les faussaires en tous genres qui y ont pignon sur rue ne sont pas partisans d’une intégration économique authentique parce que saine.