Dans la grisaille des simulacres d’élections qui viennent de se tenir au Niger et au Congo-Brazzaville, l’éclaircie béninoise fait espérer une Afrique libre, démocratique, respectueuse de ses peuples et fière d’elle même.

La dictature n’est pas une fatalité africaine

Les dictatures et les parodies électorales ne sont pas une fatalité. Les pays africains peuvent s’affranchir de toutes les tutelles et faire des choix patriotiques et intelligents pour bâtir leur avenir.

Les Béninois le démontrent encore une fois dans un continent où les démocraties crédibles sont l’exception et les régimes autocratiques la règle. Avec la complicité des parrains occidentaux dont l’attitude hypocrite trahit, par-delà, les décalages entre les discours et les actes, un paternalisme inacceptable.

Guidés par la seule boussole de leurs intérêts à court terme, ces derniers couvent des autocrates vomis par les peuples et dont l’efficacité à défendre leurs pré-carrés à long terme est sujette à caution. Comme les bourrasques populaires qui ont emporté Ben Ali et Blaise Compaoré l’ont démontré hier. Et comme, plus loin dans le passé, Bokassa, Idi Amin, Mobutu et d’autres ont été vaincus et contraints à l’exil.

La démocratie authentique triomphera

En Afrique, comme partout dans le monde, la démocratie va triompher tôt ou tard. Il est question ici d’une démocratie authentique, dans le respect des cultures et des traditions spécifiques de chaque pays et de chaque peuple. L’essentiel étant que le choix des citoyens soit libre, les droits fondamentaux de l’homme préservés, la sécurité assurée, le commerce favorisé, la foi et les cultes pratiqués sans entrave dans le cadre d’une égalité garantie par la loi et les institutions.

L’essence de la démocratie est l’exercice du pouvoir par le peuple souverain et c’est ce qu’un petit pays par la superficie et le nombre de ses habitants, le Bénin, vient d’illustrer à travers des élections transparentes et dont les résultats ont été acceptés par tous les participants.

Le débat entre les candidats du deuxième tour a été un modèle du genre, sans agressivité excessive mais avec rigueur et fermeté dans la défense des points de vue et des choix politiques. Soit dit en passant un certain candidat à la primaire républicaine américaine, Donald TrumpP pour ne pas le nommer, devrait prendre exemple sur ces deux hommes politiques béninois. Mais ce monsieur n’est peut-être pas « suffisamment entré dans l’Histoire » pour adopter un tel comportement de gentleman ?

Pour que prévale la souveraineté du peuple

Le Bénin et quelques autres pays africains comme le Cap-Vert, le Ghana, le Sénégal, l’Île Maurice, le Burkina – post-Blaise Compaoré -, la Côte d’Ivoire, le Nigeria – post-Goodluck Jonathan -, etc. sont des exemples qui suscitent des espoirs légitimes en matière de démocratie continentale.

Il y a donc une fierté béninoise à affirmer pour que l’ancien « quartier latin » de l’Afrique de l’Ouest continue d’inspirer les nouvelles générations africaines.

Demain les pays encore sous le joug des autocrates qui trônent dans les « Démocratures » vont certainement se rebiffer et changer le cours de leur destin.
Les Tunisiens l’ont fait, les Burkinabés aussi. D’autres reprendront le flambeau de la lutte pour que prévale toujours la souveraineté du peuple.

 

 

Image : © Drapeau de la République du Bénin./h6>