Alpha Conde n’a lésiné sur aucun moyen pour obtenir un second mandat dès le premier tour de l’élection présidentielle.
Un début de mandat sans violences
Soumis à une intense pression diplomatique de la communauté internationale, Cellou Dalein Diallo s’est abstenu de mobiliser la rue.
Bien lui en a pris car un bain de sang particulièrement redouté aura ainsi été évité.
C’est désormais au président Condé de calmer le jeu, en rassemblant et en laissant fleurir la démocratie. 77 ans, c’est le bon âge pour penser à son héritage.
Ce serait là le meilleur scénario pour la Guinée : des élections législatives apaisées parce que transparentes.
Rendez-vous avec l’Histoire
Les faucons du régime vont-ils néanmoins œuvrer dans ce sens ? Rien n’est moins sûr. Alpha Condé lui-même pourrait être tenté par l’autoritarisme et la fuite en avant dans l’exercice solitaire du pouvoir. L’âge avancé n’est une garantie de sagesse politique.
Abdoulaye Wade du Sénégal, Robert Mugabé du Zimbabwe et auparavant Habib Bourguiba de Tunisie, n’ont pas brillé par leur sagesse en devenant octogénaires voire nonagénaires.
Alpha Condé a une chance historique à saisir pour ne pas ternir son image de « premier président démocratiquement élu de Guinée ».
Cellou Dalein Diallo, l’allié démocratique
Dalein Diallo est entrain de gagner ses galons d’homme d’Etat. L’opposant à Condé, candidat malchanceux pour la seconde fois, a encore du temps devant lui.
Son poids électoral est tel qu’il est incontournable sur l’échiquier politique guinéen. Il peut devenir la force tranquille en refusant de céder à la tentation de la violence.
Jusqu’ici Diallo a accepté d’avaler des couleuvres. Ce choix pourrait être payant à long terme. Il est ainsi « l’allié démocratique » de Condé.
Encore faudrait-il que ce dernier en ait conscience et le traite avec le respect qu’il mérite. La paix sociale en Guinée est à ce prix.