Le Conseil de Sécurité de l’ONU vient de voter l’envoi d’une force de police au Burundi. L’organisation internationale prend ainsi ses responsabilité pour aider à mettre un terme à la violence sanglante qui ravage le pays depuis un an.

Des morts, des disparus et des réfugiés

Déjà plus de cinq cents morts ont été comptabilisés officiellement ainsi que plusieurs dizaines de disparus. Plus de deux cent mille personnes ont par ailleurs fui pour se réfugier dans les Etats voisins.
Cette situation accentue la déstabilisation d’une région en proie à de multiples conflits, notamment en République Démocratique du Congo.

Pallier l’impuissance de l’UA

L’ONU s’engage donc afin de pallier l’impuissance de l’Union africaine qui avait décidé d’envoyer cinq mille soldats de la paix au Burundi avant de faire machine arrière lors de son dernier Sommet des chefs d’Etat.
Elle avait ensuite dépêché une mission sur place composée des présidents Macky Sall du Sénégal, Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Jacob Zuma d’Afrique du Sud et Ali Bongo du Gabon, ainsi que le premier ministre éthiopien Haile Mariam Dessalegn, qui avait succédé à la visite du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon.

Nkurunziza peut-il refuser ?

L’ONU semble avoir davantage de suite dans les idées que l’UA. Reste désormais à voir si le succès sera au bout, car lorsque l’UA avait annoncé l’envoi de cinq mille soldats le président burundais Nkurunziza s’y était opposé et avait finalement eu gain de cause grâce à l’appui de ses pairs Idriss Déby du Tchad et Obiang Nguema de Guinée équatoriale.

Refuser la présence d’une force de police onusienne pourrait être plus compliqué sur le plan diplomatique pour un pays qui dépend en grande partie de l’aide internationale. Mais Pierre Nkurunziza s’est montré jusqu’ici insensible aux souffrances de son peuple.
L’ONU réussira-t-elle là où l’UA a échoué ?

 

 

Image : Bujumbura, capitale du Burundi.