
Depuis plusieurs jours, les affrontements entre étudiants réclamant le paiement de leurs bourses et forces de l’ordre perdurent et prennent de l’ampleur.
Le conseil académique de l’UCAD (Université Cheikh Anta Diop) a autorisé le recteur à faire appel aux forces de l’ordre, qui ont ainsi pu pénétrer au sein du campus pour essayer de rétablir l’ordre.
Mais cette initiative semble avoir eu l’effet contraire de ce qui était espéré, les étudiants ayant dénoncé cette intervention qui « viole les franchises universitaires », selon eux.
Leur mouvement d’humeur semble se radicaliser et le face-à-face avec les hommes en tenue s’est déjà soldé par plusieurs blessés.
L’UCAD est devenue un « camp retranché » et l’image qui s’offre aux observateurs est très négative pour le régime en place, qui avait beaucoup mobilisé les jeunes dans sa lutte contre le pouvoir qui a perdu les élections en 2024.
On semble assister à un « remake » du film passé des soulèvements de jeunes, aiguillonnés par la colère suscitée par les bourses impayées.
Le problème est que le nouveau régime traverse une période économique difficile et peine à trouver les fonds indispensables pour assurer le fonctionnement de l’État.
À preuve, les emprunts presque mensuels sur le marché monétaire de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) pour joindre les deux bouts.
L’endettement ne dégonfle pas, au contraire : il est en flèche depuis l’avènement du nouveau régime, qui n’arrive toujours pas à finaliser un accord avec le FMI.
Les étudiants ne se préoccupent pas de ce casse-tête gouvernemental : ils exigent le paiement à temps des bourses.
Il y a des retards, pour certaines catégories de boursiers, de plus de deux mois.
Le gouvernement est plein de bonne volonté et a promis de payer une « première tranche ».
Radicalisés, les étudiants s’arc-boutent sur l’exigence du paiement intégral des sommes dues.
Pour l’heure, les positions sont figées et des intermédiaires religieux et issus de la société civile s’activent pour ramener à la table du dialogue autorités étatiques et étudiants.
Il faut préciser qu’aucune connotation politique n’est décelée dans ce mouvement à caractère « corporatiste » mené par les amicales estudiantines.













