
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé mercredi une série de « manœuvres répressives » visant l’opposition et les médias en Ouganda, à quelques semaines des élections présidentielle et législatives prévues en janvier.
À 81 ans, le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, brigue un nouveau mandat face à l’opposant Bobi Wine, 43 ans, ancien artiste devenu figure majeure de la vie politique et candidat du parti de la Plateforme d’unité nationale (NUP).
Selon le Haut-Commissariat, des « informations crédibles » attestent que au moins 550 personnes, en majorité des membres et sympathisants de la NUP, ont été arrêtées depuis le début de l’année. Plus de 300 interpellations ont eu lieu depuis le lancement de la campagne électorale en septembre. Parmi les cas évoqués figure la détention « arbitraire » de deux militants kényans, disparus pendant plus d’un mois avant d’être relâchés début novembre.
De nombreuses personnes seraient encore détenues et poursuivies pour des accusations allant des « troubles à l’ordre public » à « l’incitation à la violence », en passant par « l’obstruction à la justice », précise l’ONU.
Volker Türk appelle les autorités à mettre fin à ces pratiques pour garantir aux citoyens l’exercice pacifique de leurs droits politiques pendant et après le scrutin. Il déplore également « l’usage d’une force inutile ou disproportionnée » contre l’opposition, rappelant qu’une personne a été tuée la semaine dernière lors d’un rassemblement de Bobi Wine à Iganga, à l’est de Kampala.
Le Haut-Commissaire exhorte par ailleurs le gouvernement à mener « des enquêtes complètes et impartiales » sur les allégations de disparitions forcées, d’arrestations arbitraires, de tortures ou de mauvais traitements, et à sanctionner les responsables tout en indemnisant les victimes.
Dans ce contexte tendu, l’ONU appelle enfin Kampala à respecter la liberté d’expression, pointant « de multiples atteintes » contre la presse. « Les autorités doivent mettre un terme aux violences visant les médias et l’opposition et agir en conformité avec leurs obligations internationales », insiste Volker Türk.














