
Les tendances lourdes qui se dégagent à travers les premiers résultats compilés de la présidentielle de samedi indiquent clairement que le président Ouattara s’achemine vers une victoire claire et nette.
Il va ainsi obtenir un quatrième mandat, à l’âge de 83 ans.
Ce triomphe électoral doit cependant être reconnu avec un bémol, si l’on peut dire, car le taux de participation n’a pas été important.
Il est même faible, et cela doit être corrélé avec le fait que des leaders de premier plan de l’opposition n’ont pas pu se présenter.
Tijani Thiam du PDCI et Laurent Gbagbo, du Parti des peuples africains, notamment.
Exclus du scrutin, l’un pour une question rocambolesque de « nationalité ivoirienne », rejetée d’abord puis acceptée… après la fin du délai pour s’inscrire sur les listes électorales.
L’autre, Gbagbo, parce qu’il a été condamné à 20 ans de prison pour le braquage de la Banque centrale et n’a jamais été amnistié.
Ces exclusions éclaboussent négativement la présidentielle, qui s’est déroulée dans un calme relatif, avec une forte mobilisation des forces de l’ordre.
Ce lundi, les résultats officiels vont être publiés et il est peu probable que des troubles de grande ampleur se produisent.
D’ailleurs, le candidat Jean-Louis Billon a reconnu la victoire du président Ouattara et l’a déjà félicité.
Un tel geste pourrait contribuer à calmer les esprits.
Les différents « sondages de rue » ont recueilli des déclarations critiques sur une présidentielle qui, selon beaucoup, n’a pas été ouverte et/ou inclusive.
Toutes les personnes interrogées ont justifié leur boycott par l’absence des « poids lourds » de l’opposition.
Que va faire Ouattara après l’annonce de sa victoire ?
On peut penser qu’il va tendre la main aux opposants et s’engager à organiser des législatives inclusives qui permettront une représentation politique équilibrée au Parlement.
La démocratie y gagnerait et une vraie réconciliation nationale pourrait être entamée ainsi.
La Côte d’Ivoire, qui est un havre de paix et une locomotive économique en Afrique de l’Ouest, préserverait sa position de leader, au bénéfice de toute la zone francophone et au-delà.
Ouattara est un économiste talentueux doublé d’un bâtisseur. Il a lui-même subi l’ostracisme et les menaces avant d’accéder au pouvoir.
Son expérience personnelle devrait lui servir de boussole pour pacifier l’espace politique ivoirien.
Il faut le souhaiter pour la Côte d’Ivoire et pour toute l’Afrique.













