La Banque africaine de développement (BAD) met en lumière, dans une récente étude intitulée « Revue des pêcheries continentales africaines », le rôle essentiel de la pêche en eaux intérieures pour des millions d’Africains et plaide pour une action urgente en faveur de la restauration des écosystèmes aquatiques.
Un secteur vital pour des millions d’Africains
Selon ce rapport relayé samedi 27 septembre par APO Group, environ cinq millions de personnes vivent de la pêche, à temps plein ou partiel, sur le continent, tandis que plus de dix millions – dont la moitié de femmes – dépendent directement de cette activité, y compris sous sa forme de pêche de subsistance. La BAD souligne que la pêche continentale est un pilier de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de la diversification des revenus et de la cohésion sociale.
Restaurer les écosystèmes pour préserver la ressource
La durabilité du secteur repose sur la santé des milieux aquatiques et sur une gouvernance efficace de l’eau. L’étude préconise la dépollution des cours d’eau, la reconnexion des plaines d’inondation, la restauration des habitats de poissons dans les zones modifiées et l’adoption de solutions fondées sur la nature. Ces interventions permettraient non seulement d’accroître la production halieutique, mais aussi d’améliorer la qualité de l’eau et de renforcer la protection des populations face aux inondations.
Des zones critiques et des synergies à exploiter
Parmi les sites nécessitant une attention prioritaire, le rapport cite les marais du lac Victoria et la rivière Falémé au Sénégal, cette dernière étant fortement polluée. Il met également en avant les synergies possibles entre production énergétique et pêche, notamment grâce au rétablissement de crues artificielles en aval des barrages hydroélectriques, une pratique déjà testée sur le fleuve Tana, au Kenya.
Un plaidoyer déjà ancien
La BAD rappelle qu’en septembre 2024, elle avait, aux côtés de la FAO, insisté sur la nécessité de mieux reconnaître les contributions de la pêche continentale et les opportunités qu’elle offre, en particulier pour les communautés les plus vulnérables et les femmes.
La BAD en bref
Institution majeure de financement du développement en Afrique, la Banque africaine de développement regroupe trois entités – la BAD, le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN) – et dispose de représentations dans 41 pays africains ainsi qu’au Japon.