Lilongwe, 16 septembre 2025 – Le Malawi revit, ce mardi, l’éternel face-à-face entre deux hommes forts de la scène politique : le président sortant Lazarus Chakwera et son prédécesseur Peter Mutharika. Mais un troisième candidat, l’économiste Dalitso Kabambe, pourrait bien jouer les arbitres en cas de second tour, scénario jugé probable.

Lazarus Chakwera, le président sortant

Prédicateur évangélique de formation, Lazarus Chakwera affirme que sa vocation politique est une mission divine. À la tête du Parti du Congrès du Malawi (MCP), il avait pris le pouvoir en 2020 après l’annulation du scrutin contesté de 2019, marqué par l’« élection Tippex » en raison de procès-verbaux corrigés au liquide. Il l’emportait alors sur Mutharika avec près de 59 % des voix.

Âgé de 70 ans, diplômé de philosophie et de théologie, il a étudié au Malawi, en Afrique du Sud et aux États-Unis. Fils d’un paysan et originaire d’un village sans eau ni électricité, il met en avant les projets de routes, d’écoles et d’hôpitaux engagés durant son mandat et appelle à « finir ce qui a été commencé ».

Peter Mutharika, l’ancien chef de l’État

À 85 ans, Peter Mutharika rêve d’un retour au sommet. Professeur de droit formé à Londres et Yale, ancien expert en droit constitutionnel à Washington, il a contribué à la rédaction de la première constitution démocratique du Malawi au début des années 1990.

Élu président en 2014 après la mort de son frère Bingu, Mutharika a gouverné un pays confronté à des pénuries alimentaires, des scandales de corruption et un endettement croissant. Surnommé « Adadi » (père) par ses partisans, il promet aujourd’hui un « leadership éprouvé » et veut relancer une économie malmenée.

Dalitso Kabambe, l’économiste outsider

Ancien gouverneur de la banque centrale (2017-2020), Dalitso Kabambe, 51 ans, s’avance comme l’homme de la technocratie. Docteur en économie du développement de l’université de Londres et fonctionnaire chevronné, il a rejoint d’abord le DPP avant de se rapprocher du Mouvement uni de la transformation (UTM).

Loin derrière dans les sondages, il mise sur son profil de réformateur économique, malgré des accusations de corruption et de blanchiment d’argent qui ont entaché son passage à la tête de la banque centrale.

Avec 17 candidats en lice mais un duel annoncé entre Chakwera et Mutharika, Kabambe pourrait, en cas de second tour, peser lourd dans l’équation du pouvoir.