Après avoir médiatisé son prochain voyage en France, qui aurait dû se passer du 23 au 27 septembre, le Premier ministre sénégalais a décliné l’invitation de BPIFrance.
Il a été lucide, car il n’aurait pas été le bienvenu dans un pays qu’il n’a cessé de vilipender, en jouant les souverainistes de pacotille.
Il faut être conséquent : on ne peut pas cautionner « France Dégage » et jouer les visiteurs du crépuscule, embourbé dans une nasse économique qu’on a soi-même organisée.
Après Diomaye, Sonko serait allé à Canossa. Il a bien réfléchi, une fois n’est pas coutume, et a fait le bon choix de faire faux bond.
En outre, il n’était pas invité par le gouvernement français, qui a d’autres chats à fouetter en ce moment de menace sérieuse de censure.
Ce qui l’aurait exposé à d’éventuelles poursuites judiciaires, si jamais Adji Sarr avait déposé quelque chose à son encontre.
« La méfiance est mère de la sûreté », dit Jean de La Fontaine.
Sonko aime bien suivre les pas de Diomaye, par volonté de « gouverner » (hic), mais le Président de la République a une immunité garantie en tous lieux.
Ce n’est pas le cas des autres officiels.
Particulièrement en France, où les procureurs n’épargnent personne, même pas les anciens présidents français comme Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
Il est de bon conseil d’éviter de faire du tourisme à Paris, surtout lorsqu’on n’a rien à y faire de sérieux.
Quand on n’aime pas un pays, on évite d’y aller. Logique élémentaire.
Le souverainisme ne peut être à géométrie variable.
Encore un acte manqué, un rendez-vous avorté, après une publicité fake news.
Tiens, Diomaye a, lui, déjà fait quatre voyages en France et a même embrassé le président Macron il y a quelques jours, sans oublier la croûte qu’ils, les deux chefs d’État, ont cassée.
Lui avait certes parlé du verbe « esclavagiser » (qui n’existe pas en français), mais n’avait pas porté une fausse contradiction contre Macron sur l’accord de restitution des bases militaires françaises au Sénégal. Une opération qui appartient déjà au passé.