Réunis à Lusaka, en Zambie, les ministres de la Santé des 47 pays de la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont entamé lundi la 75ᵉ session de leur Comité régional. Leur objectif : transformer la santé en un véritable moteur de prospérité économique et de souveraineté pour le continent.

La santé, au cœur de l’intégration régionale

En ouvrant les travaux, le président zambien Hakainde Hichilema a appelé à « renforcer la diplomatie de la santé pour lutter contre les inégalités », estimant que la santé devait être considérée comme un moteur du commerce et de l’industrialisation. Pour lui, l’harmonisation des réglementations sanitaires entre États africains est indispensable à l’intégration régionale.

Dans le même sens, le ministre zambien de la Santé, Dr Elijah Muchima, a insisté sur la nécessité d’une action collective face aux défis communs : « Aucune nation ne peut surmonter seule ces menaces », a-t-il affirmé, plaidant pour davantage de coopération, de partage d’expertise et d’innovation.

L’OMS plaide pour une vision durable

Le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué une réunion qui « arrive à un moment crucial pour tracer un avenir plus durable pour la santé des Africains ». De son côté, le directeur régional, Dr Mohamed Janabi, a exhorté les ministres à considérer la santé « non comme un coût, mais comme une pierre angulaire de la prospérité », dans un contexte marqué par des contraintes financières mondiales.

Des priorités sanitaires urgentes

Pendant trois jours, les participants examineront plusieurs chantiers prioritaires :

  • la lutte contre les pénuries chroniques de sang,

  • l’amélioration de la santé bucco-dentaire d’ici 2030,

  • l’élargissement de l’accès aux soins de réadaptation,

  • la réduction de la mortalité maternelle et infantile,

  • l’accélération des efforts contre le paludisme.

Les ministres aborderont aussi la question du déficit critique de personnel de santé et le renforcement de la préparation aux crises, après plus de 250 urgences de santé publique enregistrées sur le continent en 2024.

Vers une redéfinition stratégique

Les résolutions attendues à Lusaka devraient marquer une étape importante, en affirmant la santé non seulement comme un droit fondamental, mais aussi comme un pilier de développement, de résilience et de prospérité partagée pour l’Afrique.