Le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, réuni cette semaine à Paris, a annoncé le retrait de trois sites africains emblématiques de la Liste du patrimoine mondial en péril. Il s’agit des Forêts humides de l’Atsinanana (Madagascar), du site archéologique d’Abou Mena (Égypte) et de l’ancienne ville de Ghadamès (Libye).
Selon l’UNESCO, cette décision fait suite aux « efforts considérables » déployés par les États concernés, avec l’appui de l’organisation, pour atténuer les menaces pesant sur ces sites.
Classées en 2007 pour leur exceptionnelle biodiversité, les forêts humides de l’Atsinanana avaient été placées sur la liste en péril dès 2010, en raison de l’exploitation illégale de bois précieux et de la déforestation menaçant plusieurs espèces endémiques, dont les lémuriens.
En Égypte, Abou Mena, haut lieu du pèlerinage chrétien inscrit depuis 1979, souffrait depuis 2001 d’une montée des eaux souterraines due aux pratiques agricoles voisines, provoquant l’effondrement de plusieurs structures historiques.
Quant à Ghadamès, joyau architectural du désert libyen classé en 1986, son retrait de la liste en péril intervient après des années d’instabilité politique, d’intempéries et de risques d’incendies. Le site avait été placé sous surveillance renforcée en 2016.
« Voir des sites quitter la liste en péril est une victoire pour les pays concernés, pour l’UNESCO et pour l’humanité tout entière », a déclaré la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay. Elle a également salué les efforts spécifiques déployés en faveur de l’Afrique, en matière de formation, de nouvelles inscriptions et de sauvegarde du patrimoine en danger.
La Liste du patrimoine mondial en péril a pour vocation d’alerter la communauté internationale sur les risques majeurs affectant des sites classés, tout en ouvrant la voie à une aide technique et financière renforcée de l’UNESCO.