Elu triomphalement avec 65 % des suffrages, Patrice Talon a bénéficié d’un report exceptionnel des voix des candidats classés respectivement troisième, quatrième et cinquième qui avaient décidé de le soutenir au deuxième tour.
Mandat historique contre abus de pouvoir
Le tout nouveau président béninois a ainsi un mandat historique de la part du peuple béninois pour succéder à Yayi Boni. Ce dernier a été désavoué dans sa tentative de parachutage de Lionel Zinsou, candidat de circonstance que ses compatriotes ont rejeté.
C’est là sans aucun doute un échec cuisant de la stratégie de l’ancien président et de ses soutiens. Le Bénin est une petit pays certes mais il est une démocratie solide avec des citoyens patriotes. Les qualités de Lionel Zinsou ne sont pas en question, mais le rôle imposé qu’il a dû endosser ne pouvait être que chahuté par des Béninois fiers et jaloux de leur liberté.
Les électeurs ont aussi sanctionné le président sortant pour sa mauvaise gestion et ses piètres performances économiques, mais aussi pour ses abus de pouvoir dont Patrice Talon et d’autres ont été les victimes.
Pas de vengeance
Le choix des électeurs n’est pas néamoins un encouragement à se faire justice. Patrice Talon s’est engagé à ne pas se venger et devrait tenir parole dans son propre intérêt. Sa victoire est la plus éclatante des revanches et elle constitue une leçon d’humilité pour qui se donne la peine de bien la méditer.
Le pouvoir est fugace. En démocratie, il invite au respect des citoyens, de la loi et des simples règles de vie commune quotidienne.
Evidemment le pouvoir est aussi une drogue puissante qui peut faire basculer dans la tyrannie et/ou l’irrationnel. La limitation des mandats et leur durée assez courte permettent d’éviter le piège.
Patrice Talon s’est engagé à ne faire qu’un mandat et du reste la limitation par l’âge lui impose de respecter sa parole.
Il a donc une opportunité unique de se consacrer à son action de chef de l’exécutif pour réaliser des changements qualitatifs qui vont transformer positivement son pays.
Chantiers à venir et ruptures potentielles
Les domaines de l’education et de la formation, la lutte contre la pauvreté, le chômage, la précarité et pour l’amélioration des conditions de vie des paysans sont des défis majeurs où il devrait concentrer ses efforts. Il y a aussi la réalisation d’infrastructures de toutes sortes dans le respect des équilibres régionaux est aussi un impératif comme la lutte pour l’émancipation des femmes dans tous les secteurs économiques et sociaux.
Patrice Talon peut devenir le président des ruptures fondamentales pour un nouveau départ de son pays vers la conquête de la prospérité et de l’émergence.
S’il met l’intérêt général au-dessus de tout et ne suit que la boussole du patriotisme, alors il va inscrire son nom dans l’Histoire de son pays. Et les nouvelles générations lui rendront, dans le futur, un hommage mérité.
Vers la postérité
Agir pour l’histoire, tel doit être la préoccupation majeure de l’homme d’Etat.
Déjà riche, Patrice Talon a les moyens de lutter contre la corruption qui gangrène les économies africaines et ruine les peuples. Sur ce plan aussi le nouvel homme fort du Bénin a les moyens d’être exemplaire et d’imposer une gestion vertueuse du pouvoir.
Le nouveau président des Béninois est face à lui-même et a pris date avec la postérité.