Le gouvernement sud-africain a exprimé, vendredi, ses préoccupations concernant les informations selon lesquelles les États-Unis auraient commencé à traiter les demandes de réinstallation de « réfugiés présumés » en provenance d’Afrique du Sud, et pourraient accueillir ces derniers dans les prochains jours, a indiqué le ministère des Relations internationales et de la Coopération.

« Il est extrêmement regrettable que la réinstallation de Sud-Africains aux États-Unis sous couvert de +réfugiés+ soit motivée par des considérations purement politiques et vise à remettre en cause la démocratie constitutionnelle de l’Afrique du Sud », souligne le ministère dans un communiqué.

Cette réaction intervient après l’annonce, par l’Administration américaine, d’un programme spécial de réinstallation visant spécifiquement les agriculteurs blancs sud-africains, descendants des colons hollandais du XVIIe siècle, connus sous le nom d’Afrikaners. Cette décision aurait été motivée par l’adoption récente par Pretoria de la Loi sur l’expropriation des terres, considérée par certains observateurs comme une mesure de « discrimination raciale injuste ».

Le Président américain, Donald Trump, a même publié sur sa plateforme Truth Social que « tout agriculteur d’Afrique du Sud cherchant à fuir ce pays pour des raisons de sécurité sera invité aux États-Unis d’Amérique avec une voie rapide vers la citoyenneté ».

En réponse, le ministère sud-africain des Relations internationales a réitéré que « les allégations de discrimination sont infondées » et que « les statistiques des services de police sud-africains sur les crimes liés à l’agriculture ne corroborent pas les allégations de crimes violents visant les agriculteurs en général ou une ethnie en particulier ».

« Il existe suffisamment de structures en Afrique du Sud pour répondre aux préoccupations en matière de discrimination. De plus, même en cas d’allégations de discrimination, nous estimons qu’elles ne constituent pas une persécution telle que définie par le droit national et international des réfugiés », poursuit le communiqué.

Le ministère a également souligné que, bien que l’Afrique du Sud conteste les évaluations des États-Unis concernant le statut de réfugié présumé, elle n’empêchera pas ses citoyens souhaitant quitter le pays de le faire, par respect pour leur droit à la liberté de circulation et de choix.

La même source a confirmé qu’un entretien a eu lieu vendredi entre le vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Alvin Botes, et le Secrétaire d’État adjoint des États-Unis, Christopher Landau, pour discuter de cette question sensible.

Selon certaines sources, l’administration américaine pourrait commencer à accueillir un premier groupe de Sud-Africains blancs via son programme de réinstallation dès la semaine prochaine.